Mgr Basile Mvé Engone : « Le pays est en crise, il n’y a pas d’argent…rentrez chez vous »

19 septembre 20140
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C’est en substance le message adressé par l’archevêque de Libreville, au cours des entretiens qu’il a initiés au lendemain du déguerpissement nocturne et « barbare » des grévistes installés à la cathédrale Sainte Marie depuis plusieurs mois. Ce responsable de l’Eglise Catholique au Gabon a reçu tout au long de la semaine les quatre groupes de grévistes. Ex-agents de la CNSS, recalés du BAC 2, étudiants et enseignants ont tour à tour rencontré l’archevêque pour faire le point sur l’intrusion des forces de l’ordre dans le périmètre de ce lieu « sacré » le 13 septembre dernier. Au sortir de ces échanges, Monseigneur en a appelé à la sagesse des grévistes.

D’entrée, l’archevêque de Libreville a souhaité tout de suite démentir la rumeur qui l’impliquait dans l’intervention de la police à l’église. Une manœuvre qu’il n’a pas cautionnée. Toutefois, pour ce qui est de la possibilité pour les grévistes d’investir de nouveau l’esplanade Sainte Marie, l’archevêque ne serait plus favorable. En effet, selon un gréviste recalé du Bac, « il nous a dit qu’il ne voulait plus nous voir là-bas. C’est décevant pour le responsable de l’église. Nous, on y était pour que Dieu intercède pour nous ». Et poursuit le gréviste, « l’archevêque nous a donné des conseils groupe par groupe. Il nous a dit, le pays est en crise, il n’y a pas d’argent. Est-ce que vous pensez qu’ils vont vous faire encore passer les oraux ? Rentrez chez vous, et attendez sagement l’année prochaine ».
 
Sur le fait, l’église s’inscrit en faux par rapport à ces passages bien connus de la Bible, « demandez, on vous donnera. Cognez, on vous ouvrira ». Malgré ce coup dure, les grévistes comptent bien poursuivre le mouvement jusqu’à satisfaction de leurs revendications respectives. Pour l’heure, ils passent des journées à l’école publique Martine Oulabou, juste en face du l’immeuble abritant les bureaux du Premier ministre. Une façon de dire que « nous irons jusqu’au bout ».
 
Dorian Ondo

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