La PIP c’est du pipeau ?

29 septembre 20140
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Difficile de croire en une quelconque performance des agents de l’Etat dans le contexte actuel, où dans certaines administrations, vétusté rime avec anxiété. Après l’instauration de la prime d’incitation à la performance (PIP) sur décision du président de la République il y a de nombreux mois déjà, plusieurs fonctionnaires sont bien dubitatifs quant à la bonne marche de celle-ci. Cela s’expliquerait par ces mouvements d’humeurs à répétition de ces agents qui dénoncent chaque jour une forme de discrimination dans l’attribution de ladite prime. Et à côté de cette discrimination, il y a le problème même des conditions de réalisation de la performance.

Il est vrai que le président de la République a décidé d’attribuer aux agents de l’Etat, cette prime dans un élan de justice sociale, de modernisation de l’administration publique et de responsabilité quant à la tenue de nos finances publiques. Mais, osons le dire, il y a un fort air de charrue avant les bœufs dans cette réforme présidentielle. Sinon, comment comprendre que certains agents qui ne sont pas dans des conditions adéquates de performance puissent déjà bénéficier d’une prime qui compte s’inscrire dans une nouvelle dynamique.

En effet, pour rappel, au sens de la Commission interministérielle chargée de la PIP, « la performance se définit comme la capacité à atteindre les objectifs préalablement fixés ». Après le paiement du premier trimestre en juillet dernier, il importe aujourd’hui de se s’interroger véritablement sur ce que les autorités attendent des agents qui réclament chaque jour, des meilleures conditions de travail. Puisque, après les Forces de défenses et les agents de santé, le tour est désormais venu aux agents de l’éducation nationale de réclamer le paiement de la dite prime au risque de compromettre le bon déroulement de la rentrée des classes. Ils n’ont pas tort, vu que les autres fonctionnaires qui l’avaient perçue au mois de juillet n’avaient été évalués. Il faut donc partager.

Car, « paix, développement et partage » est bien le triptyque que le président Ali Bongo Ondimba a souhaité mettre au centre de sa politique de l’émergence.

Jean-Frédéric Ndong Ondo, président de la Commission interministérielle chargée de la PIP l’a rappelé au cours d’un entretien accordé au journal L’union que « la PIP va impacter aussi sur la gestion des carrières (nomination, affectation, promotion, formation des agents), les structures administratives, la stratégie des politiques publiques et les rémunérations des fonctionnaires ». Etant donné que nous n’en sommes pas encore là, afin d’éviter de plonger dans des dépenses infructueuses, il serait judicieux que le Gouvernement suspende le paiement de cette prime.

Dorian Ondo

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