CRISE POST-ELECTORALE : LE MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE FACE A LA PRESSE

22 septembre 20160
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Silencieuse depuis le lancement de la campagne électorale de la présidentielle 2016 et face à la crise post-électorale qui prévaut actuellement sur toute l’étendue du territoire national, Laure Olga Gondjout, Médiateur de la République gabonaise s’est confiée à la presse, le mercredi 21 Septembre en cours à Libreville.

« Je m’incline devant la mémoire des victimes de la crise postélectorale du 31 août 2016. Je présente toutes mes vives et sincères condoléances aux familles éplorées. Toute ma compassion pour les parents qui n’ont pas retrouvé les leurs disparus depuis l’annonce des résultats provisoires de la dernière présidentielle…"

Pour elle, ce que vit le Gabon actuellement était prévisible. Le 7 mai 2016 déjà, tel un prophète, elle avait lancé un appel à l’endroit des différentes forces vives de la Nation, de façon à débattre de la bonne organisation des échéances électorales, afin d’éviter le pire. Un appel, qui selon elle, avait été qualifié d’inopportun.

Tout en reconnaissant que les clivages sont réels, Laure Olga Gondjout appelle au dialogue, qui pour elle, fait le lit de la démocratie. « Il faut que tout le monde se parle. Ce n’est pas l’affaire des deux candidats : Jean Ping et Ali Bongo. C’est une affaire qui concerne et implique tout le peuple gabonais » a-t-elle poursuivi, comme pour solliciter un dialogue inclusif afin d’éviter un autre drame. Le dialogue doit se faire à la base.

En ce qui concerne la main tendue, celle du dialogue proposé par le président Ali Bongo Ondimba à l’endroit de tous les candidats à la présidentielle, notamment à l’endroit de Jean Ping, Madame Gondjout qui par ailleurs salue le principe, s’est étonnée que l’initiative n’ait pas été prise par les partis politiques soutenant le candidat Ali Bongo Ondimba. L’implication des partis politiques aurait été la bienvenue. Le dialogue, dit elle, se prépare. La crise actuelle n’est pas juridique, mais politique. Les solutions politiques doivent ainsi être trouvées pour la paix et la stabilité du Gabon.

Poursuivant ses propos, le Médiateur de la République gabonaise s’est indigné et a condamné la destruction des différents médias, des structures institutionnelles et le pillage de certains centres commerciaux. La presse, qui pour elle, assure la vitalité des débats politiques, doit être protégée et les journalistes également. Aussi, a-t-elle condamné l’attaque du Quartier général du candidat Jean Ping et les arrestations perpétrées après l’annonce des résultats du 31 août dernier.

A propos de la réduction du débit internet, elle estime qu’elle est contre productive. « Quelle garantie peut-on donner aux opérateurs économiques ? » S’est-elle interrogée. Une situation qui concoure au ralentissement de l’activité économique. Là également, Laure Olga Gondjout lance un appel aux régulateurs pour participer à la décrispation de la tension qui prévaut actuellement.

Parlant du Haut- Ogooué, l’une des neuf provinces que compose le Gabon, madame le Médiateur s’est aussi insurgée contre les hommes politiques qui mettent cette partie du pays à l’index. « Il faut éviter d’incriminer les habitants de cette province. C’est un jeu très dangereux. J’invite les uns et les autres à cesser de victimiser et d’incriminer le Haut- Ogooué (G2). Ce genre de propos sont inacceptables. Ils sont inadmissibles », a-t-elle dénoncé.

Pour terminer, Laure Olga Gondjout lance un appel au dialogue, à la paix et surtout à la cohésion sociale. Son souhait, est que tout doit se faire dans les règles qui encadrent l’Etat de droit. Que les Gabonais soient des partisans de la Paix et non des pyromanes. Elle reste en outre optimiste quant à l’apaisement sur toute l’étendue du territoire afin que les populations se parlent. Elle reste persuadée que les disciples d’Omar Bongo Ondimba feront appliquer leurs leçons de Dialogue, de Tolérance et de Paix.

TSONGA-MBICKA

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