Lorsque j’ai appris le décès de Wilbise, j’ai instinctivement pensé à toi. À cause de nos conversations téléphoniques quasi hebdomadaires autours de son style de présentation. À l’époque, tu étais son réalisateur à la RTG 2 et moi, votre fidèle téléspectateur depuis la ville de Tchibanga.

Je ne comprenais pas les clashs et les provocations quotidiennes autours des animateurs du groupe TeleAfrica. Parfois les compliments de Wilbise descendaient jusqu’à la couture du pantalon. Le provincial que je suis par nature était choqué par ces outrances. Je te faisais aussi remarquer son amour permanent pour l’interprétation de la Bible, avec des sorties de piste à chaque phrase. Chaque fois je te disais : "Demande-lui de rester dans son domaine de compétence". Toi tu m’écoutais avec patience, ensuite tu m’assurais combien c’était un gars trop bien, respectueux en dehors des antennes.

Semaine après semaine, c’était ça notre "routine secrète". L’émission de Wilbise nous a permis de renforcer notre communion fraternelle et de construire notre complicité. Si cette émission avait continué, Dieu seul sait ce qui aurait pu être fait entre vous et ma modeste personne.

En définitive je n’ai jamais eu l’opportunité de rencontrer le très célèbre Wilbise, mais tu avais semé en moi une grande dose d’affection à son égard. Grâce à toi je l’ai apprécié par procuration et je ne l’ai plus jamais regardé avec les yeux d’un procureur, mais avec ceux d’un grand frère. Oui, dans toutes nos familles il y a un Wilbise qui met le feu et un Maggik qui fait le sapeur-pompier. À toi-même, à sa famille, à ses confrères et à ses amis, je présente mes sincères condoléances.

Libreville, le 22 mars 2023
Philippe César Boutimba Dietha