Un policier kidnappe un taximan et un journaliste

26 September 20140
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A Libreville, il n’y a pas que les criminels qui attisent l’insécurité dans ses artères, il y aussi les forces de l’ordre. En effet, dans la nuit du 25 septembre, un policier a ordonné à un taxi de poursuivre un véhicule qui avait refusé d’obtempérer quelques minutes plus tôt au poste de contrôle de la police au niveau de l’ancienne Gare routière de la capitale gabonaise. A bord du taxi se trouvait, un passager qui essayait de regagner son domicile.

C’est une situation grossière à laquelle ont été involontairement conviés le chauffeur du taxi et le passager à bord qui s’avérait être un journaliste. Selon la version du passager, « le policier posté sur la chaussée a, après avoir immobilisé le taxi, sommé de pourchasser un véhicule gris de marque porche Cayenne immatriculé BB093AA. Une course poursuite qui n’a pas été aisée, parce que le policier a exigé au taximan de rouler sur la voie opposée ! Vous imaginez les risques ! Le danger ! Il a même brûlé les feux tricolores du carrefour STFO ».
 
Cette poursuite a pris fin après STFO, car poursuit le passager, « la voiture allait plus vite que le taxi. Mais le policier a juré sa mère qu’il devait l’avoir ce soir coute que coute. Et moi j’étais sans voix, parce que j’avais du mal à comprendre ce qui se passait ». Le policier sans protocole a détourné le trajet d’un taxi avec un passager à bord. A quoi joue la police peut-on se demander ? La police motorisée ne circule que la journée ? Une chose est sûre, la police manque d’organisation, puisque, si on compte le nombre de poste de contrôle qu’il y a entre l’ancienne Gare routière et l’échangeur du PK5, un seul coup de fil aurait suffi pour bloquer ce galopin.
 
Interrogé sur cette combine, un taximan a avoué que les policiers ont l’habitude d’agir de la sorte. Une façon de faire condamnable selon le taximan, étant donné qu’ « en cas de casse de véhicule, la police n’assure pas les réparations. Et puis quand on nous prend pour poursuivre un inconnu, on ne s’est même pas à qui on a affaire. Maintenant s’il est armé, et qu’il nous tire dessus, qui perd ? ». Voilà bien une bavure de trop pour cette police nationale qui est en perpétuelle quête d’identité et de performance en faveur des populations.
 
Dorian Ondo

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