« L’industrie de la mort ne s’installera pas à Bel-air »

25 mars 20150
Partager

Les populations de cette partie de la capitale gabonaise, précisément du 1er Arrondissement, disent non à la construction d’une morgue au milieu de leurs habitations. Ce 25 mars elles se sont levées pour dire leur mécontentement et surtout pour manifester leur courroux à l’égard de la construction d’une usine appartenant à ce qu’elles appellent « l’industrie de la mort. »

Le soleil n’a pas eu raison de l’abnégation et de la détermination des personnes résidentes à Bel-air, au niveau de l’école publique de ce quartier de Libreville. En effet, comme un seul homme, elles se sont levées pour dire non à la construction de ce qui est pressenti comme une morgue. D’après les informations recueillies sur place, un premier mouvement d’humeur avait été mené il y’a quelque mois pour dire non à cette construction et elle avait été interrompue. Mais depuis quelques temps, ils ont repris les travaux de construction avec pour argument cette fois-ci de construire un atelier de fabrication de cercueil.

Pour un riverain, « que l’on construise une morgue ou une usine de fabrication de cercueil tout ça c’est pareil. Ce type de commerce ou d’entreprise doit être construit dans une zone dite industrielle, mais ici c’est au milieu des habitations. La plus grande crainte que nous avons est que le seul endroit où ils évacueront les eaux qu’ils vont utiliser pour traiter les cadavres se déverseront dans une rivière située en aval et qui est utilisée par les populations pour la pêche, la baignade, etc. Au cas où ce serait une usine de fabrication des cercueils, le résultat est le même pour notre environnement car les produits qu’ils utiliseront pour traiter le bois et autres matériaux auront obligatoirement des répercussions sur la santé des habitants. »

Si les populations ne sont pas hostiles à la volonté d’une compatriote de mener une activité économique qui lui permettrait de faire des bénéfices, elles se disent incomprises par cette dernière (car il s’agit en effet d’un projet appartenant à une dame) qui n’a jamais daigné répondre aux sollicitations des populations, que ce soit devant les tribunaux, devant le chef de quartier ou même sur le site de construction. De plus, la présence d’une école primaire publique jouxtant ces habitations démontre une fois de plus que le lieu n’est pas adapté pour ce type d’activité, car « le bruit des sirènes qui résonneront dérangeront obligatoirement les enfants. »

Les populations se disent abusées et espèrent fermement qu’une solution définitive sera trouvée lors de l’entrevue prévue ce mardi 31 mars devant les autorités municipales.

Mikel Doussengui

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire