Développement durable : WWF Gabon élabore une cartographie des Organisations de la Société Civile (OSC) nationales et locales en vue de renforcer leurs capacités
WWF Gabon a récemment organisé à Libreville un atelier de restitution de l’étude sur la cartographie des Organisations de la Société Civile (OSC) nationales et locales impliquées dans le développement durable au Gabon et l’identification de leurs besoins en termes de renforcement de capacités organisationnelles et stratégiques. Cette étude menée par la consultante Ida Navratilova Oye Obame, a révélé que sur les quinze (15) OSC évaluées, seules quatre (4) ont le leadership sur des problématiques qu’elles portent.
Pendant plusieurs semaines, Ida Navratilova Oye Obame a rencontré les OSC axées développement durable à la demande de WWF Gabon, en vue de comprendre leurs fonctionnements, et d’évaluer leur impact sur le terrain, tout en envisageant un accompagnement technique de huit (8) organisations regroupées dans une plateforme nationale. Parmi les organisations évaluées, ADACO, AGAFI, Brainforest, CADDE, Formation Nouvelles, Keva Initiative, IDRC Africa, Muyissi Environnement, PROGRAM et bien d’autres.
Pour arriver à la présentation de ces résultats préliminaires autour de la question, la consultante a utilisé 4 outils qui ont permis de collecter les informations auprès des OSC et autres parties prenantes, à savoir un questionnaire, des entrevues avec les responsables des OSC, des guides d’entretien et la grille de dépouillement. Grâce aux outils d’analyse, une notation de 1 à 5 a été établie pour les OSC évaluées. Et, selon le diagnostic d’Ida Navratilova Oye Obame, quatre (4) OSC sont moyennement développées à en croire leur notes qui est comprise entre 3 et 3.5. Elles ont une bonne structuration interne, bonne planification stratégique et financière, leur emprise sur des questions de plaidoyer, leur engagement auprès des bénéficiaires. Ces 4 organisations ont le leadership sur des problématiques qu’elles portent.
En outre, quatre (4) OSC sont également en développement avec des notes entre 2.4 et 2.6. La consultante a constaté tout de même, des efforts en termes de structuration interne de planification stratégique et budgétaire, quelques expertises disponibles. Leur présence régulière sur le terrain a permis de tisser des liens étroits avec les communautés concernées par leurs actions. Elles ont besoin d’être appuyées pour espérer atteindre le niveau supérieur et se positionner parmi les organisations leaders.
Enfin, sept (7) OSC sont considérées comme faibles avec des notes entre 1.3 et 2.3. Le rapport préliminaire fait état d’une faible structuration interne, absence d’outils de gestion, absence de planification stratégique, viabilité financière inexistante. Ces organisations sont soit récentes soit en cours de redémarrage. Marthe Mapangou, Directrice Nationale de WWF Gabon, a exprimé sa satisfaction par rapport à ce travail. Et a promis tout mettre en œuvre pour soutenir ces OSC qui sont importantes pour l’atteinte des ODD notamment.
L’étude a été réalisé au titre du projet cofinancé par l’Agence Française de Développement (AFD) et qui vise d’ici 2025, à faire des Organisations de la Société Civile (OSC) gabonaises des acteurs qui contribuent activement à l’amélioration de la gouvernance des exploitations agro-industrielles et forestières en veillant au respect des engagements environnementaux et sociaux (RSPO, FSC et autres engagements) pris par les exploitants. Alice Bardet, chargée de Projet Agriculture, Forêt et Environnement a indiqué que : « maintenant que le travail de diagnostic a été fait par la consultante, je pense que le plus important c’est ce qui vient après. Comment est-ce qu’on peut répondre aux différents challenges qui ont été identifiés, autant sur le plan stratégique, opérationnel, structurel ».
Sur l’accès au financement de l’AFD, elle a ajouté au regard des indications de ce rapport « qu’il reste encore beaucoup d’obstacles, pour que les OSC puissent bénéficier des financements. Nous on demande d’avoir des plans d’actions, des états financiers très détaillés. Il faut qu’il y ait un certain degré de professionnalisation et de structuration de l’organisation avant qu’on puisse faire les financements. Parce qu’en tant que bailleurs internationaux, cela peut être critiqué, mais cela notre mode de fonctionnement ».
Nicola Franceschetti, attaché Coopération Internationale, au sein de la Délégation de l’Union Européenne au Gabon, pour la Guinée, Sao Tomé-e-Principe, et la CEEAC, s’est dit satisfait de ce rapport préliminaire qui lui a permis de découvrir ces différentes organisations, non sans rappeler que l’UE soutient la société civile dans l’atteinte des ODD. Ces résultats préliminaires ont été améliorés par les suggestions et les commentaires des différents participants. Après ces ajustements, un rapport final sera remis à WWF Gabon, qui devra désigner les différentes OSC qui feront partie de la plateforme nationale que l’organisation compte mettre en place dans un avenir proche.
Dorian ONDO