La voix des oubliés, acte II

23 novembre 20140
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Les jeunes en difficulté avec la loi et les détenus préventifs victimes des erreurs judiciaires sont, depuis 2010 la préoccupation l’organisation non gouvernementale, « La Voix des Oubliés ». Celle-ci a récemment séjourné à Lambaréné et Mouila où elle a sensibilisé le milieu scolaire et visité les centres de détention.

Gabonews : Amenée par Me Solange Yenou, sa présidente, l’ONG de défense des libertés des détenus préventifs, dénommée « La Voix des Oubliés » a séjourné du 17 au 21 novembre dans les localités de Lambaréné et Mouila. Il s’agissait de sensibiliser les jeunes devant certaines infractions constamment commises par eux et de vérifier le respect des délais détentions dans les prisons des villes visitées en attendant les prochaines étapes de cette nouvelle bataille. Des violences sur mineurs de moins de 15 ans à la détention et à l’usage du cannabis ainsi que des échangeant avec ces élèves sur les coups et blessures régulièrement enregistrés sans occulter l’avortement. La prévention pourrait réduire la présence des jeunes en milieu carcéral ; la Voix des oubliés a entamé la 2ème phase de sa tournée nationale ayant démarré en 2012 par le Moyen-Ogooué, Lambaréné. Partout où elle a échangé avec les élèves, Me Solange Yenou a commenté les articles 208 230, 232, 245 et 256 du Code pénal.

L’acte I de cette ONG avait pour programme la visite des autorités locales, les dons à la prison et des conférences-débat avec les élèves d’établissements scolaires des agglomérations visitées. Dans les chefs-lieux de la province du Moyen-Ogooué et de la Ngounié, Me Yenou a entretenu l’audience scolaire sur le thème ‘’les infractions contenues aux articles du Code pénal en vigueur au Gabon.
Me Solange Yenou a indiqué que la sécurité des personnes et des biens préoccupe aujourd’hui une très grande portion de la population. La sensibilisation directe auprès des jeunes exposés à la tentative d’outrepasser la loi demeure l’un des moyens dont dispose l’ONG, il est impératif d’aller à leur rencontre. Le phénomène de l’insécurité a, en effet, pris une telle ampleur au Gabon que les membres de la voix des oubliés ont interpelé les autorités en charge de la recherche et de la répression des délinquants pour une répression plus rigoureuse des auteurs des actes délictueux. « Nous constatons depuis près de deux décennies que ce sont les jeunes qui sont à l’origine d’une grande partie des faits de délinquance et de violence », a révélé Me Yenou.

Face à la psychose sécuritaire qui frappe les populations, les autorités chargées de la répression devraient-elles donc appliquer la loi, pour les mineurs, avec la même rigueur que pour les adultes ? Selon Yves, élève au lycée Fanguinoveny de Lambaréné, il est important d’être un relai auprès des autres. Erneste Pambou, proviseur au lycée de l’Excellence Mbombet A Gnangué de Mouila, l’initiative est à inscrire dans les programmes scolaires, suggère-t-il. En effet, cette ONG envisage de proposer l’enseignement d’un chapitre au volet de l’instruction en milieu scolaire.
Pour la président fondatrice de « La Voix des Oubliés », « la réponse se trouve dans la loi 39/2010 portant régime judiciaire de la protection des mineurs qui précise d’une part les nouveaux organes judiciaires composants la juridiction des mineurs et d’autre part les innovations apportées par cette nouvelles loi », a indiqué la conférencière avant d’expliquer qu’au Gabon, sont considérés comme mineur, les enfants âgés de 13 à 18 ans révolus. « Avant l’entrée en vigueur de la loi 39/2010, les mineurs étaient jugés par les mêmes juridictions que les adultes et la même procédure leur était applicable. Désormais, une justice adaptée s’applique aux mineurs. Les affaires pénales de mineurs sont traitées séparément de celles des adultes, avec la création des juridictions pour mineur, le juge et le tribunal pour mineur. »
Dans le but de protéger les mineurs, la responsabilité en matière de crimes et délits de ces entités judiciaires a été atténuée. Aussi, Me Yenou a-t-elle tenu à développer les points concernant l’atténuation de la responsabilité pénale des mineurs et la réduction des délais de détention en explicitant les articles 23 et 32 de la loi sur les mineurs. « Votre place n’est pas en prison » a-t-elle lancé à l’assistance. La présidente de la voix des oubliés s’est réjoui du fait qu’en 2 ans de sensibilisation, les centres carcéraux des localités récemment visités n’aient plus des prisonniers dont les délais de détention sont en faux avec les dispositions judiciaires.

La Voix des Oubliés, organisation à but non lucratif a été créée le 15 mai 2010 avec les objectifs de défendre la cause des détenus préventifs, présumés innocents et dépourvus financièrement dont les délais légaux de détention ont expiré ; vulgariser les droits des détenus à travers la publication d’un bulletin d’information, « Le guide du détenu » distribué dans les prisons ; collaborer avec les pouvoirs publics pour faire bénéficier au détenu préventif un statut particulier lors de sa détention ; aider à la réinsertion des détenus mineurs en partenariat avec les opérateurs économiques et autres organismes. Parmi les innovations dans les communications intégrées pour l’acte II : la formation des relais en milieux scolaires dont les chefs des classes et leurs adjoints sont les cibles de vulgarisation du message véhiculé par l’ONG.

Danny Kouélé Tolé

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