L’ONEP durcit le ton

9 décembre 20140
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Déclenchée le 1er décembre, la grève qui paralyse le secteur de l’or noir semble se corser tant que le gouvernement et l’Organisation nationale des employés du pétrolier ne sont pas tombés d’accord sur les revendications posées par les travailleurs. A Port-Gentil, les effets néfastes commencent à se faire ressentir, constate notre reporter.

Port-Gentil, le 09 Décembre 2014 (Gabonews) : Jusqu’ici, les rencontres gouvernement/Onep se multiplient sans aucune solution à l’horizon. Chaque partie reste campée sur ses positions. Les syndicalistes ne veulent pas lâcher le bout de la corde. Quasiment tous les secteurs d’activités entonnent la chanson de la grève, le gouvernement refuse de se mettre en piste pour danser avec eux.

Lors de sa dernière sortie médiatique, l’ONEP, le 06 décembre, a donné des frissons plus glacés aux consommateurs des produits pétroliers. « Que la population nous excuse, le gouvernement est cynique, nous aussi nous allons être cynique » tempête le SG de l’ONEP, Paul Aimé Bagafou. Au lendemain du mot d’ordre de grève illimitée dans le secteur du pétrole, dans la nuit du 1er au 2 décembre, la Société gabonaise de raffinage (SOGARA) avait décidé de boycotté les activités de l’unique usine de production que compte le Gabon.

Constatant que le gouvernement gabonais ne répond pas à son cahier, les pétroliers regroupés au sein de l’ONEP ont décidé de durcir le ton. « Nous demandons la suspension du prélèvement de la CNAMGS » a réitéré le SG du syndicat. Une sorte d’appel à la mobilisation des travailleurs pour faire fléchir les dirigeants du pays devant les cris des travailleurs. Cependant, le gouvernement de Daniel Ona Ondo n’est pas prêt à suspendre brutalement les cotisations de la CNAMGS, sa suspension entraînerait un arrêt immédiat des prestations sanitaires et donc, la prise en charge des gabonais.

Dans la seconde ville du Gabon, les stations-services commencent à devenir désertes, le carburant se raréfie. Les transporteurs en commun notamment les taxis ne circulent plus vainement. « Je choisis les heures de pointe pour travailler » relève Didier N. un taximan. La situation est presque la même se rendant aux différents débarcadères habituellement à forte affluence.

Au Camp Boireau, par exemple, les piroguiers sont démotivés ; « je ne m’aventure pas à transporter les clients pour des longues distances » raconte Thibault. Les rues à grande circulation connaissent un ralentissement.

La marche se généralise, les taximen se font prier, c’est le plus offrant qui a droit à une place pour se déplacer. Les piquets de grève de l’ONEP sont visibles devant les entreprises.

Danny Kouélé Tolé

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