"Pas de crise à l’Union Nationale et pas de division au sein de l’opposition" Meboon Môôn Meba Ondo

2 août 20220
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L’ actualité est depuis quelques semaines marquée par des désaccords au sein de l’ UNION NATIONALE - UN.

En tant que communicant et acteur politique attaché à la promotion du jeu démocratique et au respect de ses règles, je ressens l’obligation de prendre position dans ce débat, au moment où les thuriféraires du pouvoir en place en profitent pour distiller des éléments de langage éloignés de la réalité.

I - L’UNION NATIONALE N’EST PAS EN CRISE

Cette idée est véhiculée pour jeter le trouble. Rappelons simplement que les statuts et règlement intérieur des associations politiques prévoient et contiennent des dispositions coercitives. C’est autrement dire que tout militant, quel que soit son statut ou sa fonction, est soumis à une certaine discipline. En s’en écartant, on s’expose à des sanctions. Et c’est malheureusement le cas avec les derniers actes posés par mon père Paul-Marie Gondjout (PMG), en créant l’Union nationale initiale (UNI).

J’ai assisté au Congrès de novembre 2021 qui a consacré l’élection de madame Paulette Missambo à la tête du parti. J’ai couvert en tant que Chroniqueur politique du Journal Echos du Nord cette élection. J’avais vu et décrit une marque d’honneur et de fair-play politique lorsque PMG se leva pour aller féliciter la gagnante. Puis, j’ai assisté à sa déclaration devant la presse lorsqu’il prenait à contre-pied ceux qui pariaient sur l’implosion du parti.

J’ai recueilli les commentaires en off de certains cadres de l’Union nationale proches de Paulette Missambo, qui affirmaient que PMG avait demain des chances de diriger le parti et, peut-être, d’en être le candidat à la présidentielle. A condition de respecter la nouvelle hiérarchie du parti et de tenir parole. Hélas !

Ainsi, pour parler de crise, il faut peut-être évoquer l’éventualité d’une vacance à la tête du parti. Ce n’est pas le cas. Tout le bureau légal de l’Union nationale demeure en place. L’acte de mon père PMG ne remet nullement en cause l’élection dudit bureau.

Où voit-on alors une crise ? PMG est libre de renier ses propos de novembre 2021 et de créer un nouveau parti. Pour le reste, les Gabonais jugeront.

Parce qu’on ne saurait oser soutenir la démarche de PMG lorsqu’on est un démocrate. Pis, lorsqu’on dénonce la conservation du pouvoir du PDG par des méthodes violentes, immorales et antidémocratiques.

Comment PMG, qui a dénoncé aux yeux du Monde entier les tripatouillages de la CENAP en 2016, peut-il aujourd’hui piétiner la démocratie au sein de son désormais ex-parti ?

Je suis personnellement déçu. Ce n’est pas ce que nous attendons de nos aînés en politique, alors que notre adversaire unique demeure le PDG.

II- IL N’Y A PAS DE DIVISION AU SEIN DE L’OPPOSITION

C’est connu. La synecdoque généralisante est une figure de style dont sont friandes les personnes de mauvaise foi en politique. « Totum pro parte » : on nommera le tout pour signifier la partie.

Raison pour laquelle un désaccord isolé au sein de l’Union nationale ou de tout autre parti de ce bord est souvent extrapolé pour noircir toute l’opposition. Pourtant, nous venons de démontrer que cela ne constitue même pas une crise au sein de l’Union nationale.

D’ailleurs, qu’entend-on par opposition ? Est-ce une institution ?

Nous serons d’accord pour souligner l’inconstance de certains acteurs politiques se réclamant de ce bord politique.

Mais ceux qui constituent les troupes des oppositions au Gabon sont-ils divisés dans leur lecture de la gouvernance du pays ?Puisque ce sont ces nombreux Gabonais qui expriment leur rejet vis-à-vis de la gouvernance politique du PDG et de son président. Ces Gabonais n’ont pas changé d’avis depuis 2009.

Au contraire.

Plus le PDG triche pour conserver le pouvoir et expose ses méthodes de corruption et de détournement des deniers publics, plus ces Gabonais se radicalisent et se solidarisent.

C’est à l’endroit de tous ces Gabonais impatients de vivre l’alternance à la présidence de la République, au Parlement et au niveau local qu’il faut regarder avant d’étaler son inconséquence.

Le magazine Jeune Afrique, abondamment cité ces derniers jours, est par ailleurs libre d’écrire des approximations, en prétendant notamment que l’opposition n’existerait plus. Cela n’engage que ses journalistes vivant à mille lieues des réalités quotidiennes des Gabonais.

Ce magazine ne proférait-il pas le même type de déclaration avant la présidence de 2016 en faveur de monsieur Ali Bongo Ondimba ? Ignorant que l’administration électorale est bien consciente, en tant qu’institut de sondage par défaut, de ce que pensent réellement ces Gabonais au terme de chaque élection présidentielle.

Oui, ces Gabonais ne sont pas divisés. Ce sont eux qui détiennent le pouvoir souverain. Ce sont eux l’opposition. Ce sont eux qui donnent leurs bénédictions et leurs suffrages à qui ils veulent dans les urnes. Pourvu que les acteurs politiques opposés au PDG avancent regroupés comme en 2016.

Que les thuriféraires du pouvoir et leurs médias corrompus pour manquer d’objectivité se méfient alors de l’eau qui dort.

Je discute modestement avec ces compatriotes dans le cadre de mon travail (communication et journalisme) et politiquement... Ils sont bien plus remontés qu’en 2016 contre le pouvoir actuel...

À bon entendeur...
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Étienne Francky Meba Ondo
Dit Meboon Môôn Meba Ondo

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