"Je vous prie d’avoir un regard particulier pour la ville de Port-Gentil où le chômage des jeunes atteint aujourd’hui un niveau inquiétant..."

3 octobre 20220
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Armand DAGRACA TCHITEMBO, ancien Directeur Général Adjoint de Panafrican Energie devenue Addax Petroleum a adressé une correspondance au Président de la République gabonaise. Correspondance dans laquelle, cet ex dirigeant de la société pétrolière attire l’attention du Chef de l’Etat sur le chômage des jeunes de la province de l’Ogooué-Maritime en général et ceux de la ville de Port-Gentil en particulier.

DAGRACA TCHITEMBO Armand Libreville, le 18 aout 2022
Tel : 077.94.23.94/066.94.23.94
BP :1716 Libreville

A
La très haute attention de
Monsieur le Président de la République,Chef de l’Etat

Objet : Contribution pour la résorption du chômage des jeunes dans la ville de Port-Gentil

Excellence Monsieur le Président de la République, 

En ma qualité de citoyen très sensible à l’intérêt que vous portez aux préoccupations des Gabonais, je viens très respectueusement auprès de votre haute bienveillance, vous parler du chômage des jeunes dans la ville de Port-Gentil.

Je me permets de vous adresser cette correspondance après avoir suivi avec une attention particulière et beaucoup d’intérêt, votre discours à la nation du 16 aout dernier qui a réaffirmé votre engagement constant à offrir à la jeunesse gabonaise, un avenir meilleur depuis votre accession à la magistrature suprême de notre pays.

En effet, vous n’avez jamais cessé de promouvoir des actions multiples et variées, permettant à la jeunesse, d’une part, et aux femmes, d’autre part, de conquérir leur autonomie et leur indépendance économique.

Les nouveaux mécanismes auxquels vous allez recourir très prochainement pour permettre à 100 000 gabonais parmi lesquels, ces deux cibles prioritaires, de s’auto employer, sont une preuve supplémentaire de cet engagement constant.

Cependant, Monsieur le Président de la République, je vous prie par ailleurs d’avoir un regard particulier pour la ville de Port-Gentil où le chômage des jeunes atteint aujourd’hui un niveau inquiétant jamais connu auparavant.

Pourquoi je parle spécifiquement de Port-Gentil ? Simplement parce que j’y ai travaillé pendant plusieurs années comme haut responsable d’une entreprise opérant dans le secteur pétrolier. A ce titre, je mesure aujourd’hui la tragédie qui s’y déroule du fait de l’ampleur du chômage qui y sévit.

Pour bien connaître cette ville et le secteur pétrolier qui en est l’activité phare, j’ai la conviction que nous pouvons inverser la tendance de ce chômage galopant en couplant vos initiatives avec d’autres mesures ciblées.

Parmi ces mesures, il me paraît urgent de poser un regard particulier sur les procédures de recrutement dans le secteur des hydrocarbures, notamment au niveau des sous-traitants qui rechignent désormais à embaucher les jeunes gabonais, au profit des expatriés souvent sans permis de travail délivrés par le ministère du Travail comme le stipule la loi.

Cette ségrégation dans le recrutement dont sont victimes nos jeunes compatriotes, nous fait constater ces dernières années sur les sites pétroliers, la prédominance de travailleurs d’origines asiatique et ouest-africaine, toute chose qui viole les quotas exigés par notre code du travail.

Excellence Monsieur le Président de la république, si nous voulons transférer aux Gabonais les compétences nécessaires pour une plus grande appropriation de ce secteur productif stratégique et vital pour notre économie, il faut mettre en place, au plus vite, un système de contrôle de ces recrutements illégaux d’expatriés.

Les opérateurs du secteur pétrolier qui usent de cette pratique font perdre des revenus importants au titre des impôts, de la CNSS et de la CNAMGS non payés. Il est un secret de polichinelle que les salaires payés à ces employés étrangers sont très souvent directement virés dans leurs pays d’origines.

Ayant été Directeur Général Adjoint de Panafrican Energie devenue Addax Petroleum, nous nous opposions déjà avec d’autres compatriotes, à ces pratiques en exigeant l’application stricte, des dispositions légales en vigueur en matière de travail des expatriés sur le territoire gabonais.

A ce jour, il est fort regrettable de constater que cette pratique s’est intensifiée en mettant systématiquement au chômage des dizaines de milliers de jeunes gabonais autrefois actifs sur les différents sites pétroliers.

C’est plus qu’inacceptable, au regard de ce que nous avons à cœur de préparer trois échéances électorales majeures au cours de l’année 2023, dont la Présidentielle. Si rien n’est entrepris pour inverser la courbe du chômage à Port-Gentil, j’ai bien peur que nos résultats à cette élection en pâtissent.

C’est pourquoi, Excellence Monsieur le Président, je viens tirer la sonnette d’alarme afin que nous préparions au mieux cette échéance capitale en tirant les conséquences de nos erreurs en 2016 pour aborder au mieux 2023.

Pour toutes ces raisons, je vous invite humblement à vous pencher spécifiquement et très attentivement sur la situation particulière de la ville de Port-Gentil en particulier, et de la province de l’Ogooué-maritime en général, réputées pour être frondeuses en période électorale.

Ayant exposé ces faits à certains de vos collaborateurs qui m’ont encouragé à vous saisir personnellement, je ne peux terminer mon propos sans vous indiquer que nous avons identifié des compatriotes capables de s’organiser pour proposer un plan d’actions concret en vue de résorber le chômage des jeunes à Port-Gentil.

Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, l’expression de ma très haute considération.
 

Armand DAGRACA TCHITEMBO

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