Deux Gabonais et un Burkinabé tabassés en Inde

2 octobre 20140
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Des cris de joie, d’encouragement, de célébration et de haine ; c’est ce que nous pouvons entendre en arrière fond de l’une des vidéos les plus en vogue de la journée du 1er Octobre 2014. On pourrait se dire qu’il s’agit ici d’un évènement heureux ou d’une protestation du peuple pour des revendications légitimes. Hélas, il s’agit d’une manifestation publique de la plus horrifiante des sortes. Yohan Kouma Daouda, Yannis Olsen et leur compagnon burkinabé ont été les victimes d’un problème très commun en Inde ces derniers temps, mais pourtant très peu abordé par la communauté internationale ; la xénophobie envers les ressortissants africains. Comme le stipule l’ambassadeur du Gabon en Inde, Désiré Kouma, contacté par France 24, ces "‘jeunes compatriotes ont été victimes d’une atmosphère de xénophobie qui règne actuellement en Inde".

Selon Wesley Delhi, correspondant pour France 24, les autorités de la ville de New Delhi avaient entrepris en Janvier une vaste opération à Khirki, un quartier populaire du sud de la capitale, procédant à des contrôles inopinés sur des ressortissants africains puis procédant à des expulsions. Un ministre du gouvernement indien n’avait pas hésité à qualifier les Nigérians résidant en Inde de ‘cancer’, avant de s’excuser.

Les incidents racistes touchant les Noirs africains d’Inde se sont multipliés ces derniers mois : en juin 2013, la police indienne avait interpellé 21 étudiants congolais après une rixe provoquée par de jeunes Indiens dans le nord du pays. Quelques mois plus tard, en octobre, un Nigérian soupçonné d’être impliqué dans le trafic de drogue était retrouvé mort à Goa, dans le sud-ouest de l’Inde ; plusieurs slogans avaient été affichés dans la ville où on pouvait lire "Dites non aux Nigérians, dites non aux drogues ".

Il est difficile de ne pas s’indigner face à de telles situations d’autant plus que plusieurs autorités africaines ne s’expriment pas ouvertement sur le sujet. Dans la vidéo amateur on peut clairement voir les jeunes victimes qui cherchent difficilement un moyen d’échapper à leurs adversaires. L’un des jeunes gabonais attaqué aurait affirmé à l’un de ses amis que le combat aurait été de 3 contre 100. Ce qui n’est pas contestable quand on regarde la vidéo. Face à tout cela il est important de se demander pourquoi le peuple indien manifeste-t-il autant de haine au regard des ressortissants africains.

Ces derniers qui sont majoritairement présents dans le pays pour poursuivre leurs études. Pourquoi un jeune africain en général et gabonais en particulier devrait se sentir en péril lors de son séjour dans un pays qui a la seconde plus large diaspora répandue a travers le monde, après la Chine. On pourrait se dire que ce fait démontrerait une certaine tolérance des autochtones pour les ressortissants étrangers mais nous constatons clairement que ce n’est pas l’occurrence, en tout cas pas pour les ressortissants africains.

Que faire face à cela ? Comment exprimer la frustration de voir des compatriotes traités avec le moindre sens d’humanité qui soit ? Outre la déclaration de l’ambassadeur du Gabon en Inde, plusieurs manifestations se préparent déjà dans les diverses associations gabonaises de l’étranger. Ces dernières, comme « Touche pas à un Gabonais » sont des campagnes lancées pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la colère du peuple face à ce genre de cruauté. Aussi il s’agit de ramener notre gouvernement à la question de la protection du gabonais de l’étranger. Ceci afin que des incidents tels que l’assassinat du confrère Jean Claudel Mombo le 11 mai dernier à Las Vegas soient traités de façon plus considérable ou encore totalement éliminés.

fight at rajiv chowk metro station - new delhi.
Three foreigners are beaten by public in rajiv chowk metro station. They were misbehaving with female passengers.
Gowsick 19

Naïla Opiangah

GN/14

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