La SEEG : l’échec d’un monopole absolu ?

22 octobre 20140
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Poser la question autrement serait fermé les yeux sur les limites de cette société qui se révèlent un peu plus chaque jour. Le 22 octobre, les librevillois se sont mal réveillés, quand ils n’ont simplement pas bien dormi. Motif, une coupure d’eau et d’électricité qui a énormément pénalisé les différents clients de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon(SEEG). Pour certains, ce n’est que la « conséquence d’un monopole mal géré et entretenu par l’Etat gabonais ».

« Nous n’en pouvons plus de cette situation, la SEEG exagère ! Depuis 3 heures du matin, pas de courant, pas d’eau, rien ! Comment on fait pour s’apprêter pour le travail ? » S’est exclamé une victime de ce énième délestage. Longtemps décriée par les populations sur la production et la gestion de l’eau et de l’électricité, la SEEG n’a toujours pas su depuis lors soigner sa côte d’impopularité. Le malaise, selon un spécialiste de l’économie, résiderait dans « la situation de monopole qui perdure depuis plusieurs décennies. Le fait que cette entreprise n’ait pas de concurrent dans le secteur fait qu’elle est du mal à investir rigoureusement dans le renouvellement ou l’entretien permanent de ses machines. Ce qui justifierait les délestages à répétition ».

Et pourtant en 2010, la Société d’énergie et d’eau du Gabon avait été invitée par l’Etat gabonais à présenter un plan de rattrapage en vue de renouveler ses équipements sur une période de cinq ans. Et c’est dans cette perspective qu’en mars dernier, la SEEG s’est dotée de deux groupes thermiques sur son poste de distribution du quartier Belle-Vue à Libreville. Une réception qui était présentée comme des moyens additionnels de production thermique gasoil qui devaient permettre de soutenir le barrage, et atteindre une meilleure production afin de mettre un terme aux délestages récurrents.

Aujourd’hui, le constat est amer, une fois encore, les librevillois ont passé une journée dans l’angoisse, à l’image de Dame Hortense, fonctionnaire qui s’est interrogée sur la fin de cette situation, avant de reconnaître qu’elle ne comprend pas que : « La téléphonie mobile ait quatre opérateurs, mais le secteur de l’eau et d’électricité n’ait toujours qu’un seul. Pourquoi les dirigeants n’ouvrent pas ce marché ? » Elle seule incarnerait donc le souhait des Gabonais, qui n’en peuvent plus, et qui croient en l’ouverture économique de ce secteur. Mais selon le contrat qui lie cette société à l’Etat, on est loin d’être sorti de l’auberge…

Dorian Ondo

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