PK9/ LBV : Faute d’eau potable, « on fait comme on peut ! »

13 juin 20180
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Les habitants du quartier Pk9 derrière l’hôpital des instructions des armées font face à une difficulté d’adduction d’eau. Plusieurs personnes ont choisi, comme dans d’autres quartiers de la capitale gabonaise, d’utiliser les cours d’eau (rivières) ou de creuser des puits pour pallier ce problème.

Ils quittent chaque matin leur domicile pour se rendre à l’école ou à leur lieu de travail souvent sans prendre une douche. Les habitants du Pk9 dans la zone dite « derrière l’hôpital militaire » ont du mal à voir de l’eau. « L’eau est un luxe ici  » nous dit Brice, un jeune habitant devant un des rares robinets perceptibles dans ce quartier. On peut y voir autour, des dizaines de bidons qui attendent d’être remplis.

« Ça c’est ma pompe, j’ai dépensé énormément d’argent pour l’amener jusqu’ici. Le compteur se trouve au Pk11. Je suis un jeune entrepreneur et je distribue l’eau à des nombreuses familles au quartier. Les gens me payent 100francs pour puiser un bidon  » ajoute-il tout souriant.

En fait la principale difficulté dans ce quartier est l’éloignement de tous les compteurs d’eau. Ils se trouvent au Pk11, à environ 3 à 4 kilomètres de cet endroit. Ainsi, faut-il en moyenne « 12 rouleaux de tuyau d’eau à raison de 75 000 Francs le rouleau  » pour amener le liquide précieux jusqu’à domicile. Ce qui n’est pas à la portée des subsides de la majorité. C’est donc ceux qui ont consenti à ce sacrifice qui dictent leur loi aux autres qui n’ont pas les mêmes moyens.

En effet, ceux qui n’ont pas de pompe à leur domicile doivent débourser cent (100) francs voire deux (200) cents par bidon au près du voisin fournisseur. Par contre, d’autres préfèrent utiliser les rivières ou creuser des puits pour être autonome.
Toutefois, ces palliatifs ne sont pas sans conséquences pour la santé.

En effet, une dame affirme que cette eau de puits serait à l’origine des boutons sur le corps de sa fille. Elle dit : « nous lavons les couches des bébés avec cette eau qui n’est pas potable quand on sait la sensibilité de la peau d’un nouveau-né »
En contre bas d’une colline, on aperçoit des enfants s’adonner à la natation dans un cour d’eau trouble dont l’origine est douteuse. Des femmes y sont également avec des cuvettes de vêtements attendant surement leur tour pour laver.

Si ces habitants affirment ne pas boire de l’eau de puits et des rivières, ils s’en servent tout de même pour la toilette, la lessive et pour faire la vaisselle. Réservant l’eau du robinet à la préparation des aliments, « ça permet de faire moins de dépense » nous jette Michel debout devant son puits.

Le chef du quartier qui dit avoir longtemps écrit aux autorités pour que le problème soit résolu, semble se résigner devant notre micro : « mes enfants, on ne va pas dire les mêmes choses à chaque fois, on a déjà parlé de ce problème mais ça ne change pas ».

P.C

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