Le quartier ‘’Ça m’étonne’’, le quotidien d’un autre âge

10 janvier 20150
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Le quartier ‘’Ça m’étonne’’ situé dans le premier arrondissement de la commune d’Owendo est assujetti aux mêmes difficultés que tous les quartiers en devenir de Libreville, dont les plus persistant demeurent les problèmes d’accès, d’eau et d’électricité.

Il faut souvent emprunter les voies secondaires des belles villes pour faire des découvertes aussi curieuses qu’attractives. C’est le cas de ce quartier de la commune d’Owendo, voisine de la capitale gabonaise qui a la particularité d’avoir seulement deux arrondissements distancés par les rails.

Ce quartier est traversé par une voie unique dans un piteux état qui a tout d’une piste d’éléphant, car elle ne permet pas des croisements faciles entre les automobilistes. Ces derniers avouent n’avoir plus rien à redire sur cette route. Pour un chauffeur de clando qui parcourt cette route au quotidien, « le plus important c’est de travailler pour avoir de l’argent afin de se rendre au garage quand c’est nécessaire. Ici, nous avons souvent les problèmes d’amortisseurs, et le bas de caisse aussi souffre. C’est dure, mais on travaille toujours ».

L’état de ce tronçon avait poussé les populations à ériger des barricades il y a plusieurs semaines déjà au terminus de ce dernier en vue d’interpeller les autorités compétentes sur leurs difficultés existentielles. De plus, le tarif du parcours est souvent revu par les transporteurs qui estiment « perdre trop d’argent pour les réparations ».

A côté de ce problème de route, se positionnent les difficultés pour tout le monde d’avoir accès à l’eau et l’électricité. Certains habitants se ravitaillent encore à la pompe hydraulique souvent installée dans les villages. Et ceux qui ont des conteurs subissent souvent des coupures du principal fournisseur de ces services au Gabon. Plusieurs d’entre eux procèdent encore aux installations électriques anarchiques dans leurs habitations aussi bien belles, modestes que pauvres.

‘’Ça m’étonne’’ c’est aussi ces faits divers à répétition dûs notamment à l’absence d’éclairage public. Les populations vivent constamment dans l’angoisse constante, avec la crainte d’être victime d’un braquage ou d’un viol. Dépourvu de dispensaire, ces « ça métonnois » sont obligés en cas de maladie de se rendre au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Libreville. En cas d’urgence, de grossesse ou de maladie grave, il n’est pas étonnant de connaitre le pire quand on fait face à la distance qui sépare ce quartier au centre-ville de Libreville. Ce quartier a le mérite d’avoir plusieurs établissements primaires et pré-primaires sans immatricule du Ministère de l’Education nationale. Dès lors, le problème de la qualité de la formation donnée à ces jeunes gabonais se pose.

Mais ce décor social n’a rien d’étonnant, car comme l’a dit une habitante du quartier, « vous voulez qu’on fasse quoi ? Nous sommes fatigués de parler de nos problèmes. Les politiques viennent ici que lorsqu’il y a des élections pour nous promettre qu’ils vont faire. Et après ils disparaissent. Qu’est-ce qui vous étonne » ?

Dorian Ondo

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