FRANCE : Un activiste de la diaspora gabonaise dénonce le régime d’Ali Bongo

18 février 20190
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Paris, 14 février (Gabonews.com) – « Le Gabon se conforte chaque jour un peu plus dans sa position de dictature féroce. Opposants et activistes en paient davantage un lourd tribut. La police politique à la solde du pouvoir traque tous ceux qui osent dénoncer l’oligarchie cleptomane en place. Ali Bongo Ondimba a montré une nouvelle fois sa mauvaise foi et son incapacité à gouverner et à répondre positivement aux besoins et aux attentes des gabonais ». Ces propos sont de Daniel Morel Mayila Yombi, un jeune activiste gabonais très engagé et déterminé en vue d’une nouvelle alternative politique au Gabon. Nous l’avons rencontré à Paris, la ville lumière

Gabonews.com : Comment vous êtes arrivés en France ?

Daniel Morel Mayila yombi : Après le soulèvement populaire et citoyen de 2016 réprimé dans le sang au siège de Jean Ping, je compte parmi les rescapés de l’attaque de l’armée gouvernementale. En pleine crise alors que les milices abattent froidement des jeunes gabonais et font disparaître les corps, j’ai organisé ma sortie du Gabon le 1er septembre 2016 à destination de Douala au Cameroun avant de rallier Paris le 5 septembre de la même année.
Gabonews.com  : Parler nous de l’actualité socio-politique dans votre pays le Gabon ?

Daniel Morel Mayila yombi : Lorsqu’on voit ce qui se passe au Gabon, on ne peut qu’être déçu. Déçu de quoi ? Du fait que pendant que la mal gouvernance bat son plein chez nous, pendant que la corruption atteint son sommet, pendant que l’on continu encore à tuer, les crimes rituels, les autres pays avancent, se développent et adoptent des bonnes politiques de gouvernance et de développement socio-économique. L’avenir du peuple gabonais ne se dessine pas sur la dictature et l’autoritarisme. C’est un secret de polichinelle, Ali Bongo Ondimba a été frappé par un accident vasculaire cérébral (AVC) qui a affecté sa mobilité et son élocution. Ses problèmes de santé récurrents posent question sur sa capacité à diriger le Gabon.

Gabonews.com : Quoi que l’on dise ou quoi que l’on fasse, Ali Bongo reste tout de même le président élu du Gabon ?

Daniel Morel Mayila yombi : Depuis le bord de la Seine, nous avons scruté minutieusement la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement tenue le 15 janvier dernier au palais présidentiel à Libreville. Nous soupçonnons les velléités des barons du régime PDG de conserver le pouvoir, en refusant de déclarer la vacance du pouvoir. On a vu Ali Bongo qui est apparu sur une chaise roulante très affaibli et la cérémonie a eu lieu à huit clos. Le pays va mal disait le poète.

Gabonews.com : Pensez-vous que le président Ali Bongo fera un troisième mandat ?

Daniel Morel Mayila yombi : Le Gabon n’est pas l’Algérie. Même dans un rêve il ne va pas arriver à ses fins. Ce qui s’est passé en 2016 ne passera plus prochainement. Ali Bongo a montré une nouvelle fois sa mauvaise foi et son incapacité à gouverner et à répondre positivement aux besoins et attentes des gabonais. La prochaine présidentielle, ce sera tout sauf Ali Bongo car le Gabon se conforte chaque jour un peu plus dans sa position de dictature féroce. Opposants et activistes en paient davantage un lourd tribut. La police politique à la solde du pouvoir traque tous ceux qui osent dénoncer l’oligarchie cleptomane en place.

Gabonews.com : Enfin votre message de fin ?

Daniel Morel Mayila yombi : Nous voulons construire un Gabon loin de la fraude électorale. La souveraineté d’un Etat c’est aussi le respect des règles démocratiques. Ali Bongo doit partir. Pour nous, le choix que le peuple gabonais a exprimé très clairement en faveur de la démocratie, de l’alternance, de la liberté et de l’espérance, le 27 août 2016, c’est Jean Ping, capable de mettre les gabonais aujourd’hui à l’abri de la peur et du besoin.

Gabonews.com : Merci d’avoir répondu à nos questions.

Daniel Morel Mayila yombi : C’est moi qui vous remercie.

(Propos recueillis par Jarele SIKA)

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