ELECTRICITE : Côtoyer le danger au quotidien

10 juillet 20150
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Dans la plupart des quartiers sous-intégrés de Libreville et ses environs, la pratique de branchements anarchiques de fils électriques pour recevoir du courant à son domicile ne cesse de prendre de l’ampleur au fil des années. A hauteur d’hommes ou trainant complètement sur le sol, ces installations sont un véritable danger pour les populations, à l’instar de celle du quartier Bizango Rail, situé dans le deuxième arrondissement de la commune de Ntoum.

Les images parlent d’elles mêmes lorsque l’on fait le tour des quartiers populaires tels que Bel Air, Atsibe-Ntchoss ou Bizango Rail. Les fils de courant qui devraient normalement être à la hauteur des poteaux électriques et installés par les agents de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), sont malheureusement le fait de tierces personnes, les habitants eux-mêmes. Ces bricoleurs réalisent des branchements amenant l’électricité soit par un câble aérien ou un câble souterrain et parfois sorti en pleine surface du sol, soutenu par des poteaux de fortune sur plusieurs mètres de distance.

Bien entendu, les risques d’électrocution sont réels. Avec des dominos parfois ouverts, de l’eau y pénètre, un enfant pourrait passer par là et ramasser un de ces fils trainant à même le sol, inconscient du danger, et l’irréparable se produit ; Des accidents d’électrocution de ce genre ont souvent été enregistrés aussi bien dans la capitale qu’à l’intérieur du pays. N’étant pas souvent calibrées en fonction des charges électriques des ménages, ces installations clandestines provoquent fréquemment des surcharges ou des surtensions fatales pouvant endommager les appareils, voire des courts-circuits induisant à des incendies ; Une des raisons des courantes incendies au grand marché Mont-Bouet, dans le deuxième arrondissement de Libreville.

Ces branchements que l’on appelle aussi « installations araignées », du fait des fils qui se croisent et s’entrecroisent, sont le résultat de plusieurs facteurs. Nonobstant la responsabilité des populations elles mêmes, nous citerons le phénomène de l’exode rural favorisant l’habitation de zones non loties ; Le manque d’une politique de planification à long termes et de décentralisation pour la réalisation de projets dans les différentes communes et arrondissements en fonction des besoins et particularités ; la difficulté de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) à couvrir en électricité l’ensemble des quartiers de la capitale ; les détournements de fonds publics pour la viabilisation de certains quartiers, à l’exemple de Bizango dont les réalisations sont restées au stade préliminaire.

Ne souhaitant pas que le pire arrive avant de réagir, comme il est de coutume dans notre pays, il serait judicieux que les pouvoirs publics, la société civile et la SEEG s’activent colossalement à trouver des solutions pour une meilleure stratégie et couverture d’installation électrique dans la capitale et de ses environs, car il en va du bien-être du citoyen gabonais.

Alfred Angoué

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