JMLCCM 2017 : les Gabonais sont très exposés aux faux médicaments

22 juin 20170
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Les autorités en charge de la santé au Gabon et les partenaires au développement du secteur ont récemment célébré en différé la Journée Mondiale de la Lutte Contre la Contrefaçon des médicaments. Une occasion toute trouvée pour mettre toutes les couches sociales de la société face à leur responsabilité avec un thème évocateur « Le danger de la consommation des faux médicaments ».

C’est le 28 mai de chaque année qu’est instituée la Journée Mondiale de lutte contre la contrefaçon des médicaments depuis 2002. Les autorités en charge de la santé et leurs partenaires ont donc célébré ce vendredi 09 juin 2017. C’est en partenariat avec le Ministère de la Santé, l’OMS, la Marie de Libreville, MEDA-PHARMA, et bien d’autres l’ordre national des pharmaciens du Gabon ont procédé à une campagne de sensibilisation sur les marchés et autres places publiques de la capitales Libreville.

Tout a débuté avec la phase protocolaire à la Mairie de Libreville où, Rose Ossouka Raponda a souhaité la bienvenue à ses hôtes, non sans encourager les efforts consentis par le gouvernement pour la lutte autour de cette question de santé publique majeure. Pour le Dr Boureima Hama SAMBO, Représentant de l’OMS au Gabon, « les produits médicaux de qualité inférieure, faux, faussement étiquetés, falsifiés, contrefaits sont aujourd’hui un fléau mondial car aucun pays et aucune région du monde n’est épargnée et constituent une véritable menace pour la santé publique mondiale ». S’appuyant sur des chiffres, il a signifié que « ce phénomène concerne plus de 1000 produits médicaux qui ont été signalés, appartenant à toutes les principales classes thérapeutiques et cernant des médicaments des spécialités comme les médicaments génériques. En 2009, 20 millions de comprimés, flacons et sachets de médicaments contrefaits et illégaux ont été saisis au cours d’une opération de cinq mois coordonnée par l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) à la Chine. En Europe, des douaniers ont saisi 34 millions de comprimés contrefaits rien qu’en deux mois en 2009. Les ventes mondiales de médicaments contrefaits pourraient atteindre cette année 75 milliards de dollars, soit 90% de hausse en cinq ans, selon une estimation publiée par le Center for Medicine in the Public Interest des Etats-Unis d’Amérique. »

Toutefois, pour atténuer le phénomène, la prévention et le contrôle des produits médicaux de qualité inférieures, faussement étiquetés, falsifiés, contrefaits nécessitent des efforts concertés, des investigations à multiples facette et des approches multidisciplinaires et multisectorielles. Au total ces sont trois grandes places publiques qui ont été visitées par la caravane contre le danger de la consommation des mauvais des faux médicaments, notamment le grand marché (Mont-Bouet) de la capitale Libreville, le carrefour Rio et le marché de Nzeg-Ayong. Pour sa part la présidente de l’Ordre National des Pharmaciens du Gabon, Dr Marie Louise RONDI a relevé que ce n’est un médicament qui est vendu sur marché noir, mais plutôt que le marché de ces trafiquants s’est étendu dans la mesure où ceux-ci vont désormais vers les domiciles des potentiels clients qui sont friands de nouveaux modes en tout genre. Elle a également reconnu que les méthodes utilisées par ces trafiquants ont grandes évoluées. C’est dans ce sens que les autorités garantes de ce secteurs telles Interpol ont-elles aussi redoublé d’effort : « Aujourd’hui Interpol dans le monde et dans l’Afrique a instruit des unités locales qui luttent contre cela, les douaniers aussi surveillent l’entrée. Mais malheureusement les frontières sont poreuses et ça rentre, on ne sait de quel côté. Mais on ne voit que les conséquences sur le terrain ».

De plus, les efforts consentis ne donnaient pas l’impression d’avoir été fait jusqu’ici, car le phénomène prend plus d’ampleur. La campagne de sensibilisation a pour objectif de dissuader les consommateurs qui entretiennent eux-mêmes le marché de ces produits contrefaits dans leur ensemble. « Il faut [donc] améliorer la loi, parce que la loi dit aujourd’hui, lorsque vous arrêtez quelqu’un vous le conduisez au tribunal, il paie une amande de 20000 frs et il est relâché. La loi n’a pas évolué. Mais comme aujourd’hui on a Interpol, les douaniers, la gendarmerie qui sont engagés ils ont essayé d’arrêter les personnes concernées. Mais il faut encore harceler encore et encore. Le phénomène des enfants qui se droguent dans les lycées, vous l’avez entendu ça, les enfants qui prennent des comprimés dont ils ne connaissent pas la composition ils se droguent avec. Les parents sont dépassés, des enfants de 13, 16 ans. » a conclu Dr Marie Louise RONDI.

Ces médicaments toujours exposés aux rayons des soleils perdent toute leur valeur médicinale. Les focoros, ceux dénommés le cobolos et bien d’autres ont été défendus par les consommateurs. Au carrefour Rio, des consommateurs étaient sans détour : « Nous allons jamais arrêter d’en prendre parce que c’est ce qui nous aide lorsque nous ne pouvons pas aller en pharmacie. De toutes les façons on sait que cette campagne, vous la faite parce que vous constaté que vos médicaments ne marchent plus en pharmacie vous venez nous mentir au quartier pour refaire vos chiffre d’affaire. »

A la question de savoir comment reconnaît-on un faux médicament, les spécialistes ont donné les réponses suivantes : la notice est un indicateur de falsification. Lorsqu’elle est écrite pêle-mêle en chinois, français, anglais et arabe on ne l’utilise pas. Lorsqu’on utilise un médicament dit effervescent et que l’on constate qu’il y a des dépôts dans le verre on ne le boit pas. Cela peut être de la farine. Ce sont là quelques manières de repérer la contrefaçon.

Dorian ONDO

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