Raymond Ndong Sima, le joker du gouvernement de transition
La nouvelle tant attendue est tombée, sans grande suprise pour tout observateur avisé. Par le biais d’un communiqué lu selon le format classique de la présidence de la transition, la nomination du premier ministre, Chef du gouvernement de la Transition, Raymond Ndong Sima a été rendue public hier. Désigné comme capitaine de l’équipe gouvernementale qui aura pour mission de mener à bien la vision politique du Général Président Olingui Nguema, l’ancien compagnon de la coalition alternance 23 doit probablement jubiler pour être sortie du lot.
Raymond Ndong Sima, le Joker du gouvernement de transition. Un premier Ministre batailleur qui risque bien d’y laisser des plumes. Dans les prochains heures, sera rendue publique la composition de l’équipe gouvernementale, restreinte ou d’ouverture. Ce gouvernement dont nul ne peut présager de la durée, encore moins de la composition pourrait évoluer sous pression pour plusieurs raisons. Et le risque d’avoir à sa tête un Premier ministre sans grande manœuvre est quasiment perceptible.
Au chapitre III de la charte de la transition, en son article 43, il est stipulé que :"Les membres du Gouvernement de la Transition sont nommés par le Président de la
Transition. Ils sont placés sous l’autorité du Président de la Transition à qui ils rendent directement compte".
L’article 44 précise, pour sa part que"Les membres du Gouvernement de la
Transition doivent remplir les conditions suivantes :
• être de nationalité gabonaise d’origine ;
• jouir de ses capacités physique et mentale ;
• n’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation pénale pour crime ;
• avoir les compétences requises ;
• être reconnu pour son engagement patriotique ;
• être de bonne moralité.
Les membres du Gouvernement de la Transition ne sont pas éligibles à l’élection présidentielle qui sera organisée pour marquer la fin de la Transition. Les officiers supérieurs des Forces de Défense et de Sécurité, nommés membres du Gouvernement, réintègrent leurs
corps d’origine à la cessation de leurs fonctions ministérielles". En termes clairs, Raymond Ndong Sima se disqualifie à la course présidentielle à venir.
Autre enseignement à tirer, c’est que ce gouvernement ( Para militaire dont certains membres ne rendront compte qu’au Président de la République, lui-même Ministre de la défense et de l’Intérieur, ne laissera pas beaucoup de place à la ’’cohésion de l’action gouvernementale’’.
Vu ainsi, peut-on penser qu’un civil premier ministre, soit-il un certain Raymond Ndong Sima, aura les coudées franches pour impulser son propre rythme à la dynamique gouvernementale conformément aux attentes des Gabonais ?
Il est un fait que la feuille de route est toute établie ( on trouve les grandes lignes de celle-ci dans la Charte de transition publiée dans le Journal officiel de la République). Le fait de ne pas être en situation de gouvernance normale mais exceptionnelle, est probablement la raison qui justifie la réduction, en partie, de la marge de manœuvre du Premier ministre de la Transition, Chef de l’Etat. Dans tous les cas, attendons de voir la configuration du gouvernement Ndong Sima 1 de la transition.
BEB
