"L’adhésion de notre pays dans le Commonwealth ne sera qu’un changement de coloration mais sans réelle plus-value car n’ayant pas fait auparavant les réformes dont le Gabon a besoin" Dixit Dr Erick Miguel Poaty

3 juin 20210
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La nouvelle formation politique de l’opposition gabonaise, Orientation Nouvelle, par le biais de son Président Dr Erick Miguel Poaty, a répondu aux questions de Gabonews. Entre l’adhésion du Gabon au sein du Commonwealth , de la prestation du Chef du gouvernement en passant par les conflits homme-faune, l’homme politique à fait le tour de toutes ces questions qui turlupinent les Gabonais.

Bonjour, vous êtes le Dr. Erick Miguel Poaty, Président du parti Orientation Nouvelle (ON). Comment se portent votre formation politique et ses membres ?

Je voudrais, d’entrée de jeu, exprimer ma reconnaissance pour cette invitation faite au parti politique Orientation Nouvelle. Je tiens à dire que le choix de la création de cette formation politique a longuement été réfléchie et ce, compte tenu des problèmes qui minent notre pays. Au delà d’être une ambition personnelle ,cette formation politique est d’abord avant tout, une réponse à la situation politique actuelle dans notre pays. Nous avons en face, une classe politique qui n’accepte pas qu’elle a fait son temps et qu’elle n’a plus rien à apporter au peuple Gabonais, si ce n’est le même Programme de Destruction du Gabon. Et nous avons Orientation Nouvelle, au sein de laquelle se trouve une classe politique déterminée à rompre avec les pratiques de mal gouvernance datant d’un vieux livret vert.

Vivant en occident, je peux me permettre de proposer des solutions sur le développement de notre pays. Nous avons par exemple des problèmes urbains et territoriaux. Sur le plan urbain, l’inexistence criarde de politique en la matière n’est plus à démontrer. Les bidons villes jonchent le paysage. Sur le plan territorial, nous n’avons pas de route pour aller d’une province à une autre sans croiser des bourbiers. Prenons rien que l’exemple de l’axe routier Bifoun et l’Abanga Bigné avec des éboulements. Nous croyons qu’une nouvelle orientation est plus que nécessaire pour provoquer le développement social qui permettra à notre pays de prendre sa place au premier plan dans le concert des nations.

Qu’est ce que cela vous fait de mener le combat de l’alternance loin de votre pays le Gabon, votre terre natale ?

Écoutez, mener la lutte à partir de mon pays de résidence est beaucoup plus stratégique. D’autant que c’est aussi une plus-value pour ce que nous voulons faire au Gabon. Nous avons assisté, il y a quelques temps, au déplacement vers Paris de plusieurs présidents africains en quête d’appui auprès du président Macron et encore plus récemment, le déplacement quoique pénible de M. Ali Bongo du coté de l’Angleterre en vue de faire ce que je qualifierai de chantage politique à l’ancien colonisateur. Donc vous conviendrez avec moi que si nous voulons plus que l’alternance politique en tant que formation politique, la lutte se doit être alors interne, externe et surtout stratégique.

L’actualité est abondante au Gabon. Le Chef de l’Etat était à Londres pour appuyer la candidature du pays pour son adhésion au sein du Commonwealth...Votre avis sur le sujet.

De prime abord, je voudrais nous rappeler qu’un caméléon qui change de couleur n’en demeure pas moins le même caméléon. En d’autres termes, l’adhésion de notre pays dans le Commonwealth ne sera qu’un changement de coloration mais sans réelle plus-value car n’ayant pas fait auparavant les réformes dont le Gabon a besoin. Par exemple, il serait plus judicieux pour nous de revenir au point important qui nous lie malheureusement à notre ancien colonisateur. Nous devons au préalable revoir les accords signés avec la France avant d’anticiper une soit disant adhésion au Commonwealth. C’est pourquoi je l’ai dis plus haut et je le répète : l’adhésion du Gabon au Commonwealth ressemble à une tentative de chantage politique exercée par le locataire du palais du bord de mer sur celui des champs Élysée.

Si c’est le cas, je dirais tout simplement, arrêtons de distraire les Gabonais et revenons aux crises qui minent nos populations à savoir :
- la crise économique
 la crise sociale
 la crise morale et éducative
 la crise sanitaire
 Le chômage des nouveaux diplômés
 l’irrégularité des paiements des retraités
 la crise salariale

Bref, le peuple Gabonais est fatigué des distractions et il ne veut plus être le dindon de cette farce.

Le Gabon est le grand absent au sommet de Paris. "Sommet sur le financement des économies africaines". Est ce que cela ne craint pas pour votre pays ?

Le Gabon a un grand potentiel et donc nous n’avons rien perdu dans l’organisation de ce sommet. Nous avons des richesses qui peuvent nous conduire au développement si et seulement si une nouvelle orientation est amorcée. Être toujours la vache laitière de la France doit cesser. Il nous faut changer de paradigmes et comprendre que le temps de “privilégier” un partenaire qui n’a jamais privilégié notre population doit s’arrêter.

5- Le Premier ministre du Gabon, Rose Christiane Ossouka Raponda était, il y a quelques jours, face aux journalistes gabonais pour parler des sujets qui préoccupent vos compatriotes. Comment avez-vous trouvé sa prestation quand d’aucuns la qualifie de "piètre prestation" ?

Écoutez, quand un homme politique intervient publiquement, il y a toujours un sondage qui se fait. Donc, c’est à elle de revoir sa communication. Savez vous que le premier Ministre n’est pas ordonnateur des crédits ? Tous les projets qui sont menés sont signés par le ministre de l’Economie. Voyez l’exemple de Ndong Sima qui voulait mener des vraies réformes dans ce domaine, il a apporté des critiques mais on ne l’a jamais écouté. Par conséquent, sachez que ce n’est que du verbiage tout ce qu’elle a dit dans son discours. Le Gabon est pour Orientation Nouvelle un monde à refaire mais également une société à réorganiser.

C’est reparti le couvre-feu pour 45 jours supplémentaires. Plus d’un an que ça dure. Une situation qui turlupine le commun des Gabonais.Comprenez-vous cet agacement ressenti et exprimé par vos compatriotes ?

Savez vous qu’en ce qui concerne le couvre feu, plusieurs pays de la sous région n’ont jamais été confinés ? Et il n’en demeure pas moins qu’ils ont une meilleure approche médicale et sociale en ce qui concerne la pandémie de la Covid. Le couvre feu qui nous a été imposé a paralysé plusieurs secteurs de notre économie, les petits commerces en payent les frais également. Écoutez la gouvernance, ce n’est pas faire dans du “copier-coller” !

Pendant que les gouvernants gabonais calquent la mesure du couvre feu, se sont-ils penchés sur l’impact social d’une telle mesure sur la population gabonaise ? Ont-ils un carnet de mesures sanitaires et de nettoyage de la ville ? Par exemple : Pendant que la population est en confinement, les forces de l’ordre, les agents des mairies et les agents d’ordre sanitaire pourraient sillonner et procéder au nettoyage des villes. Au moins ceci démontrera une volonté et un plan de prévention. Mais si les populations sont tout simplement confinées pour le bon plaisir d’un copier-coller, cela démontre que nous avons des gouvernants qui fonctionnent tout simplement comme des bons élèves à qui on a appris à ne jamais poser de question à leur professeur.

Vous avez certainement une dernière chose à dire que. Nous vous en donnons la possibilité tout en vous remerciant d’avoir répondu à nos questions.

Je terminerai mon propos en rappelant que nous sommes un parti par tous les Gabonais et pour tous les Gabonais. Et donc à ce titre, je voudrais dire un mot à l’endroit des populations du côté de Mekambo. Nous disons que nous soutenons nos frères, sœurs, pères et mères qui dans l’ordre et sans actes de vandalisme, se sont levés pour dire non à l’indifférence et l’irresponsabilité des gouvernants face à leur problèmes. Et nous demandons la libération des élus locaux, qui, à la différence de certains élus parlementaires, ont écouté et supporté la voix de leur constituants. Une fois de plus, de part ma voix, le bureau du parti politique Orientation Nouvelle vous remercie. Et comme nous disons ici à ON :
Libérez nous le bled, laissez ON va faire le show.

Dr Erick Miguel Poaty Président
Orientation Nouvelle
et propos recueillis par Martial TSONGA

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