GABON /Les MAMBOUNDOUISTES surpris de la énième révision constitutionnelle

24 décembre 20200
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Dans le cadre de leurs activités politiques, tout en prenant le soin de respecter les mesures barrières édictées par le gouvernement, les MAMBOUNDOUISTES ont échangé leur point de vue, le mardi 22 décembre 2020 à partir de 16 heures, sur les sujets qui préoccupent les Gabonais, sous la conduite de leur Président Guy Constant Titus KOUMBA.

Ouvrant les travaux, le Président a informé les membres du directoire de la mise en place d’un nouveau concept dénommé «  L’APRES-MIDI POLITIQUE ». Ce concept a été salué avec enthousiasme par l’ensemble des Membres.

Après analyse de l’environnement sociopolitique du pays, le Président a noté avec gravité, le projet de loi portant révision constitutionnelle. Ce projet de loi qui porte sur les vingt-six (26) articles 4, 7, 10, 13, 13a, 14a, 14d, 28a, 34, 35, 36, 37, 38, 41, 48, 58a, 61, 62, 73, 78, 80, 83, 84, 85, 90 et 112 vise entre autres, selon le gouvernement à combler le vide juridique lié à certains évènements majeurs qui ont impacté le fonctionnement régulier des institutions et des pouvoirs publics.

Il permet d’éviter ainsi à la nation de s’exposer à l’éventualité d’une interruption de la continuité de l’Etat, notamment l’indisponibilité temporaire du Président de la République à exercer ses fonctions et le non renouvellement de l’Assemblée nationale, aussi bien dans les délais constitutionnels que ceux fixés par la Cour Constitutionnelle.

A l’analyse de ce projet de loi portant révision de la constitution, les MAMBOUNDOUISTES expriment leur immense surprise et marquent leur étonnement face à l’annonce de cette énième révision constitutionnelle dont on ne comprend pas la motivation réelle, ni l’urgence sur cette question fondamentale qui codifie la vie de la Nation.

Il sied de rappeler que pendent l’absence prolongée du Président de la République pour cause de maladie, la classe politique et la société civile avaient appelé à la vacance du pouvoir mais, la Cour Constitutionnelle avait estimé que l’absence pour cause de maladie du Chef de l’Etat n’entravait pas le bon fonctionnement des institutions de la République. C’est en cela qu’elle avait rendu la décision No 219/CC du14 novembre 2018. Cette décision avait permis d’introduire la notion d’indisponibilité temporaire et la tenue du conseil des ministres par l’ancien Vice-président de la République, monsieur Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU, ce qui n’avait plus interrompu le bon fonctionnement des institutions.

Les arguments relatifs à l’interruption du bon fonctionnement des institutions sont battus en brèche par la décision No 219/CC du14 novembre 2018.
Notre pays, se trouve placé aujourd’hui sous le feu des projecteurs et le monde entier regarde le Gabon, soit pour l’élever en modèle démocratique soit pour le tourner en dérision.

Les MAMBOUNDOUISTES s’interrogent sur la nécessité et la justification de la mise en place d’un collège composé des Présidents des deux chambres du parlement et du ministre de la défense nationale. Cette composition est faite en violation du principe de la séparation des pouvoirs conformément à l’article 5 de la Constitution qui dispose : « La République Gabonaise est organisée selon les principes de la souveraineté nationale, de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et celui de l’Etat de droit  ».

En outre, cette proposition n’énonce pas clairement, qui des trois membres sera le président du collège. Aussi, qui des trois représentera le pouvoir Exécutif ? le pouvoir judiciaire ? En un mot, quelle est la légalité et la légitimité de ce collège ?

Sur un tout autre plan, les MAMBOUNDOUISTES n’adhérent pas à la réforme qui consiste à la nomination d’une partie des Sénateurs par le Président de la République car contraire à l’expression de la souveraineté du peuple.
Les MAMBOUNDOUISTES récusent que le projet de loi portant modification constitutionnelle soit examiné par le parlement eu égard au précédent intervenu lors du vote de la loi pénale sur la dépénalisation de l’homosexualité en République Gabonaise. Pour les MAMBOUNDOUISTES, la liberté des représentants du peuple avait été mise à rude épreuve et remise en cause par les partis politiques auxquels ils appartiennent.

Les MAMBOUNDOUISTES sollicitent du Chef de l’Exécutif, le retrait pure et simple dudit projet de révision constitutionnelle dont ils jugent inopportune car inscrivant notre pays dans un recul démocratique instauré par les régimes autoritaires.

Toutefois, si le Chef de l’Exécutif tient à l’aboutissement de ce projet de révision constitutionnelle, les MAMBOUNDOUISTES l’invitent respectueusement à le soumettre à un referendum conformément à l’article 3 alinéa 1er de la Constitution qui stipule : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce directement, par le référendum (…) ».

Enfin, les MAMABOUNDOUISTES n’accepteront pas cette forfaiture et demandent au peuple gabonais de rester vigilant.

Fait à Libreville, le 22 décembre 2020
Le Bureau

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