Réaction du Premier Ministre, Monsieur Daniel ONA ONDO , du 24 Mars 2015

26 mars 20150
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Communiqué du premier ministre du 24 Mars 2015, notamment sur "la paralysie" du système éducatif et donc sur l’avenir des enfants.

Gabonaises, Gabonais, mes Chers Compatriotes,

Le Gouvernement de la République constate, pour le déplorer, que depuis plusieurs mois, certains agents publics observent un arrêt de travail dont la conséquence, particulièrement grave, est la paralysie partielle de notre système éducatif. Cette situation qui compromet fortement l’avenir de nos enfants ne peut laisser le Gouvernement que je dirige, sans réaction.

En effet, en dépit de nombreux appels lancés et réitérés à leur endroit par les membres du Gouvernement, les associations des parents d’élèves, les syndicats non favorables à cette grève et les apprenants, ces derniers persistent dans un radicalisme injustifié qui laisse penser que leurs motivations se trouvent ailleurs.


Chers compatriotes,

Il faut rappeler qu’à la suite des mouvements de grève observés dans certains secteurs de notre administration, durant le dernier trimestre de l’année 2014, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, nous avait instruit d’ouvrir des négociations en vue d’apporter des solutions à l’ensemble des revendications sectorielles.

En ce qui concerne le secteur Education, ces revendications portaient notamment sur :

 Le paiement de la Prime d’Incitation à la Performance aux agents du secteur éducation ;

 L’intégration des agents du pré-primaire et des personnels administratifs du Ministère de l’Education Nationale ;

 Le paiement des vacations ;

 Le paiement des arriérés de Prime d’Incitation à la Fonction enseignante ;

 Le paiement des salaires des neufs leaders syndicaux suspendus en 2011 ;

 L’augmentation du SMIG et la revalorisation de la valeur du point d’indice.

S’agissant de la Prime d’Incitation à la Performance, celle-ci, élargie depuis le troisième trimestre 2014 aux enseignants de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et Professionnel, a été payée.

A propos des recrutements, les Ministères de la Fonction Publique et du Budget ont tout mis en œuvre pour l’intégration des enseignants du pré-primaire. A ce jour, 2328 dossiers ont été traités pour une mise en solde.

Les arriérés des vacations des agents ont été payés.

En ce qui concerne les 9 leaders syndicaux suspendus en 2011, leurs vacations, arriérés de la Prime d’Incitation à la Fonction enseignante et salaires ont aussi été payés.

Sur l’augmentation du SMIG et la revalorisation de la valeur du point d’indice, ces préoccupations ont été prises en compte dans le cadre de la réforme générale du système de rémunération dont les travaux se poursuivent au Ministère de la Fonction Publique avec la participation des partenaires sociaux.

Malgré ces avancées significatives et en dépit de la volonté manifeste du Gouvernement, particulièrement instruit par Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence, Ali Bongo Ondimba, à poursuivre les négociations en vue de trouver des solutions à leurs nombreuses revendications, certains agents persistent à ne pas reprendre le travail. Pire, ils instrumentalisent les élèves en les poussant désormais dans la rue pour des objectifs inavoués.

Dans cette attitude, ces agents publics s’illustrent négativement dans le non-respect de leurs obligations de leurs obligations réglementaires en matière d’exercice du droit syndical et par la violation des libertés fondamentales des autres agents de l’Etat, de même que du droit inaliénable de nos enfants.

En effet, non seulement ils n’observent pas de service minimum comme l’exige la loi, mais en plus ils portent atteinte à la liberté des enseignants non-grévistes de vaquer à leurs obligation par des opérations d’intimidation et des évacuations forcées des salles de classe.

Je saisis d’ailleurs cet instant pour exprimer mes compliments aux dignes et courageux compatriotes qui, par respect de la mission du service public, par souci de patriotisme et pour l’intérêt général, continuent de travailler malgré la situation qui prévaut. Le Gouvernement de la République tient à vous assurer que tout sera mis en œuvre pour trouver, comme on s’y est engagé, des solutions aux problèmes posés. Je tiens à préciser, qu’alors que les lois et règlements prévoient la privation des rémunérations des agents grévistes, le Gouvernement a continué jusqu’à ce jour à payer régulièrement les salaires et autres primes à ces agents qui, pourtant ne remplissent, et ce depuis longtemps plus leurs obligations de service public.

Il s’agissait pour le Gouvernement, de privilégier l’intérêt des familles des agents grévistes et maintenir le dialogue, chers au Président de la République, Chef de l’Etat. C’est pourquoi, en vue de mettre chaque enseignant devant ses responsabilités, le Gouvernement décide, pour compter du 25 mars 2015, de mettre sur bons de caisse les salaires de l’ensemble des enseignants.

Cette mesure exceptionnelle, qui respecte la règlementation en vigueur, permet de rétablir l’équité dans le traitement des agents de l’Etat. A cet effet, je tiens à préciser que la mise sur bons de caisse ne constitue ni une suspension de salaire ni une privation de traitement de l’agent public. Elle permet tout simplement à l’autorité de constater la présence effective de l’agent à son poste de travail. Aussi, la délivrance complaisante des attestations de présence au poste expose leurs auteurs à de très sévères sanctions disciplinaires.

Je vous remercie.

Publié le : 25 / 03 / 2015

Source : Primature

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