PDG/Les « meilleurs amis » d’Ali Bongo ne se laisseront pas influencer au sein du parti

3 août 20170
Partager

Après sa sortie du 28 juillet dernier, le clan des « meilleurs amis » d’Ali Bongo Ondimba a refait surface ce jeudi 3 août à Libreville pour montrer une fois encore le bilan « positif » du premier septennat de leur complice, tout en répondant aux critiques issues de leur propre camp.

« Chacun choisit d’occuper son temps comme il veut. Nous avons choisi d’occuper le nôtre à défendre la politique du président de la République, son excellence Ali Bongo Ondimba, et de défendre sa personne. D’autres choisissent de passer leur temps à critiquer ce que nous faisons. C’est bien pour eux et allez leur dire d’ailleurs que nous avons fait une deuxième conférence de presse aujourd’hui ! », a conclu Pacôme Moubelet, ministre des Affaires étrangères, lors de cette nouvelle rencontre avec la presse, en l’espace d’une semaine. Cette déclaration sans diplomatie pourrait attiser davantage la braise au sein du PDG, leur parti politique. La seconde sortie des amis-défenseurs d’Ali Bongo Ondimba succède celle de Faustin Boukoubi, secrétaire général de leur association. Il avait fustigé la première conférence de presse de ses « camarades » en déclarant que ces derniers agissent pour des intérêts égoïstes. La conclusion du clan des meilleurs amis dévoile que dans la majorité présidentielle et surtout au PDG certains membres défendent leur patron et d’autres pas.

Bilan positif, quotidien des gabonais négatif… Régis Immongault, ministre de l’Economie, et Madeleine Berre, ministre de la Promotion des investissements privés ont ouvert l’échange entre les journalistes et eux, membres du PDG qui se considèrent comme très proches du président gabonais. Ils ont quasiment replongé l’assistance dans la période électorale en refaisant le bilan des sept premières années de pouvoir de leur « ami ». Un septennat jugé positif même s’ils reconnaissent que tout n’est pas parfait. Ils estiment par exemple que le pays a fait un bond dans le secteur de la santé où le ministre Régis Immongault a affirmé qu’en 2009 le nombre de lits dans les hôpitaux était de 200 et est passé à 1000 en 2016, soit une augmentation de 800 lits sur le territoire national. Le personnel de santé a récemment levé un mouvement de grève après avoir été mis sur bon de caisse. Il réclamait de meilleures conditions de travail. Dans les pharmacies, la carte d’assurance maladies de la CNAMGS est désormais rejetée. Selon les pharmaciens, l’Etat a du mal à honorer les factures. Les gabonais économiquement faibles devront donc se débrouiller avec leur ordonnance.

Temps d’accalmie ou temps de bilan ?
Depuis l’élection présidentielle du 27 Août 2016, le pays est sous une crise sociopolitique dont de nombreux observateurs craignent l’enlisement. Plusieurs voix, dont celle de l’ONU et de l’Union européenne, avaient appelé à un dialogue inclusif. Un an après, la tension est toujours vive avec le refus de Jean Ping d’accepter les résultats validés à la Cour constitutionnelle, considérée comme une « tour de pise » au sein de l’opposition gabonaise. Les sorties des amis proches d’Ali Bongo Ondimba ne semblent pas aller dans le sens de l’accalmie. Dans leurs propos, l’assaut des forces de l’ordre contre le QG de Jean Ping apparaît léger. Pour eux, le nombre de victimes donné chez les opposants lors de cette attaque n’est pas démontrable. En début de semaine, Faustin Boukoubi, Secrétaire général du PDG, le parti au pouvoir depuis 1968, a marqué l’écart entre la posture du clan des amis et celle du Parti démocratique gabonais auquel fait pourtant parti ce clan. Or, les meilleurs amis d’Ali Bongo Ondimba semblent bien déterminés. Ils ne laisseront plus que des mauvaises langues disent n’importe quoi sur leur ami, un choix pouvant amplifier la morosité du climat sociopolitique actuel du pays.

GMN

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire