Louis Gaston Mayila : une réaction si attendue

23 juillet 20140
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La naissance du Front de l’Opposition Pour l’Alternance (FOPA) samedi dernier a eu l’effet que tous les observateurs et analystes politiques spécialistes du Gabon attendaient puisque le Parti Démocratique Gabonais et ses « alliés » ont engagé une grande campagne de communication pour évoquer un « non événement ». Le dernier à passer sur la scène est Louis Gaston Mayila qui a indiqué que cette nouvelle trouvaille de l’opposition n’augure rien de bon.

La réaction de Louis Gaston Mayila n’était pas attendue tant la position ambigüe de l’homme dans l’échiquier politique a fini par jeter du discrédit sur sa personne. Mais il a tout de même réagi. L’homme qui n’est pas en odeur de sainteté avec ses ex compagnons de l’UFC a simplement dit ce que tout le monde imaginait qu’il allait dire : que la création du FOPA n’est ni plus ni moins qu’un non-événement comme inspiré par les propos des membres du PDG intervenus dans la presse depuis samedi. « J’ai vécu la COD, j’ai vécu le FUAPO […] je ne vois pas en quoi la création de ce front va changer quoi que ce soit », a-t-il lancé, l’air de dire que la FOPA ne réussira pas là où d’autres ont échoué avant, et lui-même avec.

Louis Gaston Mayila qui avait subi la colère de ses compagnons de l’UFC et essuyé des coups lors de son exclusion de ladite coalition en 2013 ne semble pas avoir avalé la pilule au point de devenir l’opposant d’une opposition dont il se réclame.

Finalement, si les critiques émises par le PDG et ses alliés de la majorité sont parfaitement acceptées et comprises de tout le monde et même de l’opposition qui ne peut pas s’attendre à des soutiens ou à des applaudissements de ses adversaires, celles d’un Louis Gaston Mayila en quête de popularité et de légitimité après ses nombreux échecs électoraux notamment dans son fief du pays « Ghisira » dans la Ngounié passent plutôt pour être le vrai « non-événement ».

Entré dans le gouvernement à 29 ans en 1976, Louis Gaston Mayila est devenu un "enfant gâté du pouvoir" avant de passer au rang de baron du PDG. Mais en 1992, il déserte, comme beaucoup, les rangs du PDG pour s’improviser dans l’opposition. Depuis 24 ans, l’homme a fait les tours entre le camp politique au pouvoir et l’opposition, changeant d’avis et de position au rythme des échéances électorales et réussisant l’exploit d’occuper malgré tout de hautes fonctions dont celui de président du CES et plus tard de vice-premier ministre. Ses positions politiques n’étonnent donc pas tant son parcours est atypique.

Sampérode Mba

GN/14

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