Les campagnes électorales bourrées de fausses monnaies au Gabon ?

29 septembre 20140
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Depuis l’implication de maître Louis-Gaston Mayila, par ailleurs président de l’Union Pour la Nouvelle République (UPNR) dans une affaire de fausse monnaie, il y a lieu désormais de s’interroger sur la provenance des milliers de francs CFA que les politiques distribuent aux potentiels électeurs durant les campagnes électorales. Car, s’il est souvent reprocher au parti au pouvoir (parti démocratique gabonais) d’utiliser les véhicules de l’Etat (plaques bleus) pour battre campagne, rien n’est pour le moins sûr sur la source des centaines de mille qu’il partage facilement pendant les meetings et les causeries politiques. Une forme de corruption entretenue sans doute pour vider les sacs pleins de « sales » billets.

Accusés à tort ou à raison d’avoir pillé le pays pour des intérêts personnels, certains politiques gabonais ont toujours été perçus comme des hommes puissants à cause de leurs opulences. Ils s’achètent des voitures à des sommes importantes. Et ne manquent pas de les exhiber à la moindre sortie populaire. Au Gabon depuis des décennies, on n’a toujours eu du mal à évaluer les dépenses générales par élection. Les investissements circonstanciels du Gouvernement pour la tenue d’une élection sont parfois rendus publics. Mais pour ce qui est du financement supplémentaire des candidats, on n’en sait jamais rien.

Il y a de quoi se demander si tous ces politiques ne possèdent pas aussi chez eux des machines à fausse monnaie qui leur permettent de tenir la route pendant et après avoir occupé des hautes responsabilités dans l’administration publique. La question se pose, et c’est sûr, ces politiques pourraient être sauvés par la présence de ces multiples « éléphants blancs » à travers le pays, qui témoignent d’un projet engagé, mais dont les fonds ont connu une autre trajectoire. Spécialistes du détournement, ou fossoyeurs, certains politiques doivent rendre des comptes. Si maître Mayila doit couler dans cette affaire, les autres machines à sous doivent aussi sortir pour le bien de la politique et de l’économie nationale.

Dorian Ondo

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