L’Opposition en quête d’un coup d’Etat ?

19 décembre 20140
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Jean Ping et ses amis sont accusés par la présidence gabonaise d’être inscrits dans une approche de destitution du régime d’Ali Bongo Ondimba.

Appel au putsch. Le front uni de l’opposition « prône la haine, la violence…une démarche de coup d’Etat » a déclaré Alain-Claude Billie bi-Nzé. Le porte-parole du président gabonais a animé jeudi une conférence de presse. Il a mis en garde les membres de l’opposition sur la manifestation prévue par ces derniers ce samedi à la place de la tolérance du carrefour Rio à Libreville. Selon lui, Ali Bongo Ondimba a demandé au gouvernement de prendre ses dispositions pour assurer la sérénité du pays. Ainsi, les auteurs de tout acte de déviance assumeront les conséquences devant la loi. Comment comprendre que des « papys putschistes » lancent des appels à l’insurrection pour interrompre le mandat d’un président légitime ? S’est interrogé le porte-parole qui affirme que certains organes de presse proche de l’opposition soutiennent ce comportement et qu’eux-aussi assumeront leurs actes.

La tension sociale. Le conseiller du président a aussi déclaré que le climat social actuel est volontairement entretenu par des syndicats qui auraient décidé de se radicaliser en entretenant des liens directs avec l’opposition. Pour preuve, Alain-Claude Billie bi-Nzé a attiré l’attention de l’opinion sur la présence au congrès des opposants à Paris de quelques leaders des syndicats les plus en vue dont l’ONEP en grève depuis deux semaines et qui refuserait de reprendre le travail. Pour la présidence, ce comportement des syndicalistes viserait la paralysie du pays pour pousser la population gabonaise à l’insurrection. Autre preuve : « les appels des opposants interviennent au moment où les syndicats se radicalisent » pour lui, ce n’est pas une coïncidence.

Main noire sur l’U.O.B. De même, Alain-Claude Billie bi Nzé a accusé les membres de l’opposition d’entretenir le climat actuel du campus de l’université Omar Bongo. L’opposition serait tapie dans l’ombre des leaders estudiantins pour nuire au fonctionnement de l’académie qui vit au rythme des grèves depuis plusieurs années. Selon Billie bi-Nzé, les membres du front uni de l’opposition mettent « les enfants des autres » en première ligne de la scène du désordre, empêchant le déroulement de tout enseignement tandis que « leurs enfants » apprennent à l’étranger. La présidence a précisé qu’Ali Bongo ne détient ni étudiant ni homme politique. Les étudiants actuellement en détention répondront devant les tribunaux des faits qui leurs sont reprochés, notamment la destruction de biens publics. L’université Omar Bongo fait face à une nouvelle grève. Depuis mercredi sur le campus, de violents affrontements entre gendarmes et étudiants ont lieu. Le président de la mutuelle aurait été arrêté pour incitation au soulèvement. Malgré le calme apparent ce vendredi matin, la reprise des enseignements ne semble pas certaine sur le campus où l’on note une forte présence des gendarmes. Quant au meeting des opposants qui le maintiennent sans l’autorisation du ministère de l’intérieur, la chance qu’il n’y ait aucun affrontement, entre forces de l’ordre et manifestants, est très mince.

Georges-maixent Ntoutoume

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