ISSOZE NGONDET II/Les gouvernements muent, les difficultés quotidiennes restent…

22 août 20170
Partager
Ali Bongo Ondimba recevant le rapport des 100 premiers jours du gouvernement Issozé Ngondet I./Photo L’union

Ali Bongo Ondimba recevant le rapport des 100 premiers jours du gouvernement Issozé Ngondet I./Photo L’union

Tous les besoins populaires restés identiques et transmis d’un gouvernement à l’autre depuis des décennies nourrissent aujourd’hui un grand doute chez de nombreux gabonais. Pour eux, nouveau gouvernement ou pas, rien ne changera dans leur vie quotidienne. Les gouvernements apparaissent impuissants face à leurs exigences, malgré les changements d’équipes.

Au fil des multiples mutations gouvernementales, le sentiment d’une impuissance à surmonter les difficultés quotidiennes des populations semble aujourd’hui coloniser tous les espoirs d’un lendemain meilleur du Gabonais. « Les gouvernements sont incapables… », entend-on dire dans les discussions. Dans le passé, les nouvelles combinaisons entre deux gouvernements ravivaient quelques peu l’espérance au fond de ceux qui voulaient bien encore y croire. Le « tout nouveau-tout beau » brillait et faisait un moment oublier la souffrance vécue avec les ministres sortants. A présent, les esprits paraissent plus mûrs ; une maturité pourtant longtemps repoussée mais attirée de force par les faibles performances des gouvernants eux-mêmes. Assurer le bien-être des populations ne paraît pas être la chose la mieux partagée entre les gouvernements. Les plaintes sont les mêmes. Très souvent, les dossiers transmis durant la passation de service sont retransmis à l’autre passation.

L’eau et l’électricité manquent toujours…
Il est certain que mettre l’eau et l’électricité dans toutes les maisons est l’une des tâches qui figurera dans le programme du gouvernement Issozet Ngondet II, comme il figurait dans le précédent et longtemps avant, dans les feuilles de route de plusieurs autres gouvernements. De nombreux gabonais n’avaient pas d’eau au robinet la semaine dernière, durant la fête de l’indépendance. Dans la zone du grand quartier Charbonnages, on pouvait voir des ruées vers les pompes publiques, hélas vides aussi. A Angondjé-village, dans la commune d’Akanda, certains habitants vivent grâce à de l’eau de puits. Au quartier Bambouchine, dans le 6e arrondissement de Libreville, dès la tombée de la nuit, lampes tempêtes et bougies s’allument d’une maison à l’autre. La situation est identique dans la plupart des régions du pays.

L’école publique se meure au fil des grèves….
Inscrire son enfant dans une école publique du Gabon se fait désormais à contre cœur. Au primaire comme au secondaire, les programmes sont profondément perturbés chaque année scolaire. Les grèves causées par des revendications jamais résolues, pourtant jugées légitimes par chaque gouvernement, régressent le niveau des apprenants. Les établissements, pour la plupart, ne répondent plus aux normes scolaires. Effectifs pléthoriques, manquent de table-bancs, bâtiments vétustes... Le puissant syndicat des enseignants, CONASYSED, réclamera encore sans doute de nouvelles salles de classes ou de nouvelles écoles à la rentrée des classes d’octobre prochain. Depuis 2009, aucune école primaire ou secondaire n’a été inaugurée. Parallèlement, le secteur privé fonctionne sans problème. Les familles aisées y assurent la scolarité de leur progéniture. Ces structures ne connaissent pas de perturbations. Ce fait divise le système scolaire en deux, une éducation à deux vitesses. D’un côté des élèves bien formés, de l’autre des enfants formés à moitié, parfois au quart.

Le coût de la vie asphyxie les ménages…
Dans cette économie dite libérale, les gouvernements n’ont jamais réussit à réglementer les prix. A Port-gentil la capitale économique, le bâton de manioc, un produit local, coûte 1.000 cfa. A Libreville, le poisson , trop cher, a disparu des assiettes dans les foyers pauvres. L’eau minérale n’est consommée que par les classes aisées. La bouteille du Coca-cola a diminué de capacité mais son prix est resté le même. Au niveau de l’Habitat, les choses sont identiques. Les logements sociaux construits par Ali Bongo Ondimba ne permettent qu’aux fonctionnaires moyens d’avoir un toit à cause de leur prix excessif. A l’heure actuelle, il est difficile de dire le coût réel du taxi. Sur le marché du transport, les chauffeurs eux-mêmes fixent les tarifs en fonction de la tête du client.

GMN

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire