GABON CRISE POSTELECTORALE : LE MESSAGE DE JEAN PING A LA NATION

29 septembre 20160
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‘’Le jeudi 06 octobre 2016, les Gabonais des neuf provinces et de la diaspora sont invités à rester chez eux et à observer une journée de recueillement, de méditation et de réflexion.’’ ‘’ Nous demandons aux organisations humanitaires, notamment à Amnesty international, et au Procureur de la Cour Pénale internationale (CPI), de venir au Gabon pour faire toute la lumière sur les assassinats, les disparitions et les violations des droits de l’Homme qui sont perpétrés dans notre pays depuis le 31 août 2016’’

C’est à son domicile, à Libreville, devant les dignitaires de l’opposition, ses partisans et les médias, que Jean Ping a livré un énième message au peuple gabonais. Un message dans lequel, il a tenu d’entrer de jeu, à exprimer une fois de plus, sa consternation, celle de tout un peuple meurtri dans sa chair et dans son âme, suite aux graves avènements auxquels le monde entier a assisté ces derniers jours au Gabon.

« Je suis habité par la responsabilité de veiller sur le peuple gabonais qui m’a élu le 27 août 2016 .Président élu par vous, peuple gabonais, je réaffirme ubi et orbi que je ne reconnaîtrai pas le pouvoir d’Ali Bongo qui a les mains souillées du sang de nos compatriotes. Je ne reconnaîtrai pas ce pouvoir qui a fait massacrer froidement de nombreux Gabonais, tout simplement parce qu’ils réclamaient le respect de leur suffrage exprimés le 27 août 2016 .Je ne reconnaîtrai pas ce pouvoir inquisiteur, qui enlève les Gabonais dans les rues, comme dans leurs maisons et les emprisonne arbitrairement. Je ne reconnaîtrai pas ce pouvoir qui ne respecte pas les droits humains, y compris les plus élémentaires. » Tels sont les propos de Jean Ping dans son message à la Nation gabonaise.

Il a, dans ses propos liminaires, dénoncé le coup d’Etat militaro-électoral et la nomination d’Ali Bongo par la Cour constitutionnelle, comme président de la République. Aussi, affirme t-il sa détermination à assumer ses responsabilités de président élu par le peuple souverain, et ce, au-delà des circonstances qui leur sont imposées.

Au regard de ce qui précède, Jean Ping demande au peuple gabonais souverain, de rejeter massivement ce pouvoir, de ne lui accorder aucun crédit ; en vertu de la légitimité qui lui a été accordé.

« A nos frères et sœurs des forces de défenses et de sécurité, je vous demande à nouveau de remplir votre devoir dans le strict respect de votre déontologie en évitant tout dérapage et toute atteinte aux droits de l’Homme » a-t-il lancé aux hommes et femmes en armes.

A propos du dialogue lancé par Ali Bongo, Jean Ping a marqué catégoriquement son refus. « Quel dialogue ? Avec qui et dans quel but ? Il le demande de surcroît le révolver sur la tempe, les hélicoptères d’attaques et les mirages volant à basse altitude, au dessus de nos maisons. A ses appels trompeurs à un dialogue de légitimation, nous disons non. A ses menaces et intimidations, nous ne cèderons pas » ainsi répond Ping qui refuse, dit il, de s’associer à cette vaine tentative de légitimation de la forfaiture que les Gabonais dénoncent.

Au terme de ses propos, Jean Ping a annoncé solennellement les initiatives, à savoir :

1-« J’invite le peuple gabonais à observer, le jeudi 06 octobre 2016, une journée nationale de recueillement pour nos morts et de compassion pour toutes les familles endeuillées et toutes les victimes de la barbarie qui s’est abattue sur notre pays. Le jeudi 06 octobre 2016, les Gabonais des neuf provinces et de la diaspora sont invités à rester chez eux et à observer une journée de recueillement, de méditation et de réflexion... »

2- « J’appelle le peuple à se préparer à un dialogue national inclusif qui sera organisé à mon initiative et selon les modalités qui sont à l’étude…. »

3-« Je lance un appel solennel au monde libre. Dans cette bataille pour la libération pour notre pays, nous demandons au monde libre de se tenir aux cotés du peuple gabonais en danger... »

Avec insistance, Jean Ping n’a pas manqué d’inviter la Communauté internationale, à prendre ses responsabilités, devant cette situation qui l’engage également. « Nous demandons à la Communauté internationale, poursuit il, à prendre des sanctions ciblées à l’encontre des personnes qui se sont rendus coupables de coup d’Etat militaro-électoral. Nous demandons aux organisations humanitaires, notamment à Amnesty international, et au Procureur de la Cour Pénale internationale (CPI), de venir au Gabon pour faire toute la lumière sur les assassinats, les disparitions et les violations des droits de l’Homme qui sont perpétrés dans notre pays depuis le 31 août 2016 », conclut-il, appelant résolument le peuple gabonais à prendre son destin en main.

TSONGA-MBICKA

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