GABON CRISE POLITIQUE/« Ali et Jean Ping doivent faire des sacrifices pour sortir le Gabon de l’impasse » (Casimir Oye Mba)

26 mai 20170
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Attendu depuis plusieurs jours, l’ancien candidat de l’Union nationale a donné son avis face à la crise postélectorale actuelle au Gabon, ce vendredi 26 mai à Libreville. Pour lui, un dialogue franc entre Ali Bongo et Jean Ping est inévitable pour une issue sans nouvelles violences.

Peu convaincu que les conclusions du dialogue politique qui vient de prendre fin à Libreville sortiront le Gabon de la crise dans laquelle le pays est plongé depuis la dernière élection présidentielle, Casimir Oyé Mba, un soutien de Jean Ping et membre du parti Union nationale, préconise la tenue d’une rencontre entre Ali Bongo Ondimba et Jean Ping. Les invitant à dépasser leur égo pour l’intérêt de la nation, ces deux ennemis politiques apparaissent à ses yeux comme la clé de sortie de crise : « Les Gabonais regardent Ali et PING. C’est à eux de donner le LA. C’est à eux de prononcer les mots, de faire les gestes, de poser les actes qui enclencheront dans les esprits le processus de l’apaisement et de la sortie de crise. Ils doivent pour cela fermer leurs oreilles aux incitations de leurs « faucons » respectifs. Ils doivent dépasser leur propre personne, pour s’élever et se hisser au niveau des exigences du moment. Ils doivent l’un et l’autre faire sur eux-mêmes des sacrifices, pour sortir le Gabon de l’impasse ».

Toutefois, tout comme l’a fait René Ndémezo’o, Casimir Oyé Mba reconnaît toujours que Jean Ping est le véritable vainqueur de la présidentielle du 27 Août 2016 : « Je le redis encore, Ali n’a pas gagné ; c’est Ping qui a gagné ! Mais Ali a pris le pouvoir ; il est assis sur le fauteuil ; il est au Palais. Le Gabon est bloqué et les Gabonais avec lui ». Les opposants gabonais qui reconnaissent cette victoire semblent davantage montrer qu’une issue paisible de la crise n’est plus envisageable sans Ali Bongo, malgré le "hold-up électoral" qui lui est reproché.

Cet appel de l’opposant Casimir Oyé Mba, ancien premier ministre sous Omar Bongo Ondimba, rejoint en quelque sorte la décision de Jean Ping de répondre favorablement à une rencontre que superviserait la communauté internationale. Cependant, ce troisième dialogue, après ceux organisés par les clans Bongo et Ping sortirait-il réellement le Gabon de cette page noire si les questions que se posent la population ne sont pas réellement abordées. Casimir Oyé Mba l’a dit, le nombre de morts et leur identité lors de l’attaque du QG de Jean Ping sont inconnus. Les commanditaires de cette violence seront-ils jugés ? La réelle autonomie des institutions chargées d’organiser les élections, sans oublier la question restée tabou durant le dialogue d’Ali Bongo Ondimba, les résultats de la province du Haut-Ogooué tant mis en doute par les observateurs de l’Union européenne.

GMN

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