GABON/Alexandre Barro Chambrier et le RPM font le point des questions du moments

7 octobre 20210
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Alexandre Barro Chambrier, Président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) a animé une conférence de presse ce jeudi 07 septembre à Libreville. Une conférence au cours de laquelle, plusieurs sujets d’actualité ont été abordés. Des enseignements de sa tournée dans le Haut-Ogooué et l’Ogooué Ivindo ; des ordonnances adoptées par le Conseil des Ministres du 13 septembre 2021 sont entre autres thèmes échangés avec les professionnels des médias dans ses propos introductifs dont nous vous livrons l’intégralité.

Mesdames et Messieurs de la presse nationale et internationale,

je vous remercie de votre présence à cette rencontre qui marque en quelque sorte la reprise formelle de nos activités en ce début du mois d’octobre 2021.

Pour commencer, je vous prie de bien vouloir vous lever afin d’observer une minute de silence à la mémoire de Monsieur Casimir OYE MBA, une des figures emblématiques de la vie publique nationale et de l’opposition patriotique, qui nous a quitté le 16 septembre 2021 et qui, malheureusement ne verra pas l’aboutissement inéluctable de notre combat commun pour l’alternance et le changement dans notre pays.

Je vous remercie !

Mesdames et Messieurs, dans le cadre de la présente conférence de presse, je voudrais évoquer avec vous un certain nombre de sujets importants de l’heure.

Les enseignements de ma tournée dans le Haut-Ogooué et l’Ogooué Ivindo

Comme vous le savez, j’ai entrepris, du 17 au 31 août 2021, une tournée politique dans les provinces du Haut-Ogooué et de l’Ogooué-Ivindo. L’objectif était d’aller au contact direct des populations de ces provinces pour m’imprégner davantage des difficultés auxquelles elles sont confrontées.

Il s’agissait, ce faisant, de contribuer à briser le scepticisme, le découragement voire la résignation qui semblent gagner nos compatriotes face à la dégradation continue de leurs conditions de vie et à l’absence de meilleures perspectives que ne saurait d’ailleurs leur offrir le régime d’Ali Bongo.

Il s’agissait surtout par la même occasion, de procéder à l’implantation des structures de base de notre Parti qui vise, dans des délais rapprochés, un maillage de l’ensemble du territoire national.

Ce sont respectivement 36 et 34 étapes qui ont été couvertes dans le Haut-Ogooué et dans l’Ogooué-Ivindo. Partout où je suis passé, les populations ont exprimé en toute liberté et franchise leurs besoins, notamment, en matière d’emplois, de routes, de structures sanitaires et scolaires, d’eau et d’électricité. Elles ont de même évoqué avec insistance le conflit homme/faune, en particulier, les éléphants qui détruisent les cultures vivrières dans l’indifférence des pouvoirs publics.

Toutes ces populations ont souligné leur profonde aspiration à une autre gouvernance qui prendrait véritablement en compte leurs besoins essentiels, lassées qu’elles sont des fausses promesses et des slogans creux des tenants du pouvoir actuel. Elles ont aussi exprimée leur lassitude de participer activement à des élections dont les résultats font sans cesse l’objet de falsifications.

Je crois pouvoir dire que dans l’ensemble mon message d’espoir a été bien accueilli et la tournée, quant à elle, s’est bien déroulée, hormis les actes isolés survenus à Okondja et Lékoni, perpétrés par une poignée de marginaux instrumentalisés par des «  hommes politiques » sans foi ni loi.

Concernant l’incendie inqualifiable de la maison de Monsieur Jean Pierre LEMBOUMBA LEPANDOU, l’opinion est toujours en attente des résultats d’une hypothétique enquête qui, comme d’habitude n’aboutira jamais. Le Gabon est devenu comme un bateau ivre où chacun peut se lever un matin et commettre des exactions contre des biens d’autrui sans être inquiété.

C’est pourquoi, je tiens à condamner une nouvelle fois, avec force, ces actes ignobles et je m’étonne que jusqu’à présent aucune autorité compétente ne se soit publiquement exprimée sur ces évènements inacceptables.

La province du Haut-Ogooué, faut-il le rappeler, fait partie intégrante du Gabon, elle ne constitue nullement le pré carré, la chasse gardée d’une personne, d’un clan, encore moins d’un parti politique. Le Gabon nous appartient à tous et est indivisible.

Les ordonnances adoptées par le Conseil des Ministres du 13 septembre 2021

Le Conseil des Ministres en sa séance du 13 septembre dernier a adopté un certain nombre d’ordonnances parmi lesquelles celle relative aux conditions d’éligibilité à la Présidence de la République. En exigeant aux candidats potentiels de résider sur le territoire national, au moins six (6) mois par an au cours des deux (2) dernières années précédant l’élection présidentielle, ce texte introduit un traitement discriminatoire envers nos compatriotes en poste ou établis à l’étranger. En fait il s’agit purement et simplement d’une manœuvre destinée à barrer la route à certains candidats. Ce texte au caractère inique doit être rejeté. Il participe, comme d’autres dispositions en vigueur, à tenter de verrouiller au profit du futur candidat du pouvoir, l’organisation de la prochaine élection présidentielle.

En effet, malgré les pseudos réformes issues du dialogue d’Angondjè, de nombreuses questions de nature à entacher la crédibilité du processus électoral demeurent. Il en est ainsi, entre autres, de la tenue du fichier électoral, des conditions d’éligibilité, des entités chargées de l’organisation du scrutin, de la centralisation des résultats, du financement des campagnes, de la couverture de la campagne par les medias publics, de l’observation de l’élection, de l’accréditation des journalistes et médias étrangers.

A moins de deux (2) ans de la prochaine élection présidentielle, si des réponses appropriées ne sont pas apportées à ces préoccupations, le risque est grand de retomber dans les contestations post électorales qui ont caractérisé les élections présidentielles depuis 1993 et plus près de nous en 2016. C’est pourquoi, j’appelle à un sursaut national de toutes les forces politiques afin que soient recherchées, sans délais, les conditions d’organisation d’un scrutin apaisé.

Par ailleurs, j’appelle au rassemblement le plus large de toutes les forces patriotiques, des organisations de la société civile, des personnalités politiques indépendantes afin qu’elles se mobilisent en vue d’exiger, dès à présent, l’organisation en 2023, d’une élection ouverte, transparente et crédible. Dans cette perspective, l’opposition doit se mobiliser, elle doit faire preuve d’initiative et davantage de cohésion. Ensemble elle doit définir ses propres stratégies pour contrecarrer les manigances du pouvoir et sécuriser le vote. Elle doit aussi plus que jamais prendre conscience de ses responsabilités dans la conduite du pays vers l’alternance et le changement.

Par MTM

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