Après la sortie de Zacharie Myboto, président du parti Union Nationale, en milieu de semaine, le tour était aux membres du Front, un mouvement de l’opposition gabonaise, par la voix de son président, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, de s’exprimer sur les accusations contre leur camp au sujet des événements qui se succèdent depuis le dimanche 12 avril.

Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président du front uni de l’opposition

Pour l’opposition radicale, le pouvoir multiplie des stratégies pour acculer son adversaire numéro un et mettre définitivement ce dernier hors d’état de nuire ; c’est le message qui est sortie de cette rencontre avec les journalistes. Le président du Front a retracé les faits qu’il juge plein d’incohérences. D’abord, dès l’ouverture de l’enquête sur l’incendie de l’ambassade du Bénin, « le ministre de l’intérieur a indexé les membres du Front de l’opposition et ceux de l’Union nationale. Ensuite, « la diffusion d’une vidéo montée par les services de la presse présidentielle, montrant un témoin à charge contre l’opposition sans bénéfice d’un droit de réponse... »

Jean de Dieu Moukagni Iwangou, dans son apologie, a ensuite analysé les accusations du témoin présenté sur la télévision de l’État. Selon lui, les incohérences relevées prouvent que ce témoin est un nervi au service du pouvoir : « le témoin a dit qu’il a pris part le lundi 13 avril à 3h à une réunion de planification de l’incendie survenu le 12 ». Ensuite « la présidence de la République a fait dénoncer par son témoin la détention d’armes par l’opposition qui serviraient à semer le trouble durant les obsèques d’André Mba Obame. L’opération de sécurisation du territoire a aussitôt abouti à la découverte d’armes ».

quelques membres du front uni dont René Ndemezo’o Obiang (2e à gauche)

« Le pouvoir s’investit à dépeindre l’opposition aux yeux de l’opinion nationale et internationale comme étant l’axe du mal » estiment les membres du Front. Ces derniers ont appelé leurs militants « ...au calme et au recueillement afin de réserver au défunt l’hommage passif qu’il mérite ».

Georges-maixent Ntoutoume