ASSEMBLÉE ANNUELLE ONU/Des ressortissants d’Afrique francophone dénoncent les dictatures de leur pays

20 septembre 20170
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De nombreux ressortissants africains se sont invités au siège de l’ONU à New-York, le 19 septembre, durant les travaux de l’Assemblée générale annuelle. Une rencontre de haut niveau à laquelle prennent part 194 dirigeants de pays. La diaspora africaine des États-Unis, dont des gabonais, a profité de l’occasion pour dénoncer les comportements des ses présidents.

La foule était nombreuse à l’entrée du bâtiment abritant les locaux des Nations Unies. Des femmes et des hommes originaires du Congo Brazzaville, du Gabon, du Togo, du Tchad et d’autres pays francophones, brandissant des drapeaux, des affiches et des banderoles, ont haussé le ton pour se faire entendre devant la face du monde. Ils tenaient à décrier les différents maux qui bloquent le développement de leur continent et surtout à désigner leurs Chefs d’État et leur régime comme étant les véritables responsables du mal-être africain.

« Sassou Nguesso must go ! Ali Bongo must go ! Faure Gnassimgbé must go ! », scandaient-ils, pour demander le départ du pouvoir de leurs différents présidents. Très connu sur les réseaux sociaux depuis le début de la crise postélectorale qui secoue leur pays, le groupe « Dream team du Gabon » était présent et l’un de ses membres a justifié la manifestation devant la presse : « Nous venons crier haut et fort que l’Afrique, comme l’a pensée Kwamé Nkrumah, est en train de se réaliser. Le peuple du Gabon est présent aux Nations unies pour crier haut et fort que le tyran Ali Bongo Ondimba a tiré sur son peuple et a tué son peuple et maintenant, il est en train de errer à la recherche d’une légitimité incertaine qu’il n’aura d’ailleurs jamais parce que les vrais démocrates n’accepterons pas de s’asseoir avec un assassin. Nous sommes ici pour crier haut et fort qu’Ali Bongo partira, que Faure Gnassimgbé Eyadema partira, qu’Idriss Déby partira et que l’Afrique se libérera et l’Afrique sera désormais dirigée par ses vrais fils intellectuels qui veulent le bien de l’Afrique... ».

Ils disent vouloir des dirigeants qui comprennent les aspirations de leur peuple, et non des chefs qui ne pensent qu’à eux-mêmes et à leurs proches. L’Afrique francophone est marquée par un sous-développement aigu nourri par des régimes au pouvoir qui considèrent les caisses de l’Etat comme leur bien personnel. Cela crée le chômage et la pauvreté mais aussi, suscitent des départ volontaires. De milliers d’africains cherchent une meilleure vie dans les autres continents. « Les peuples africains sont épris de justice et de liberté et cette liberté nous allons l’obtenir que vous le vouliez ou pas. Nous allons l’obtenir parce qu’il y a une jeunesse qui veut cette liberté, ils veulent influencer leur destinée, influencer leur histoire. Nous sommes fatigués d’entendre que nous sommes un continent sombre, un continent qui est derrière… » a lancé à son tour Franck Jocktane, activiste gabonais et membre de la " Dream team".

Encadrée par la police, la manifestation s’est déroulée sans heurt et sans arrestation. Dans leur pays, les rassemblements qui dénoncent les erreurs des régimes au pouvoir ne sont pas autorisés. Mais certains mouvements se tiennent malgré tout, occasionnant de violents affrontements avec les forces de l’ordre.

C.B

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