Enseignante de philosophie affectée sans salaire à Mimongo, et meurt faute de moyens

15 février 20220
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Une jeune gabonaise diplômée de l’Ecole normale supérieure (ENS) et affectée à l’intérieur du pays(Mimongo) est décédée de suite d’une maladie faute de moyens financiers pour sa prise en charge. Selon les témoignages, cette fin malheureuse aurait pu être évitée si cette compatriote percevait déjà son salaire.

La nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux et relié dans différents médias, mettant en exergue la situation précaire de certains agents au service de l’Etat. Sortie de l’ENS avec un Master 2 en poche, l’enseignante de philosophie a été affectée à Mimongo chef-lieu du département de l’Ogoulou, dans la province de la Ngounié, depuis décembre 2020.

Danielle Angue était souffrante et dépourvue d’argent. En effet, depuis sa prise de fonction, elle ne percevait aucune subvention de sa tutelle. Elle a dû rallier la capitale gabonaise pour des soins, mais faute de moyens financiers pour sa prise en charge, la maladie a eu raison d’elle. Elle est décédée ce dimanche 13 février 2022 et totalise 14 mois sans salaire. « Je me voyais enseigner la philosophie quelque part dans le Gabon, je me voyais parler de Nation, de conscience, de religion, de pouvoir… à ces enfants qui en ont besoin  » disait-elle de son vivant.

Son cas est loin d’être isolé. Sa mort remet au goût du jour, la situation de plusieurs fonctionnaires gabonais. Ceux sortis de la promotion de Danielle Angue par exemple, n’ont pas encore, pour certains, reçu de poste d’affectation, bien que diplômés. Ils doivent se battre au quotidien pour joindre les deux bouts.

"A quoi sert de recruter les enseignants vacataires pour subir le malheureux sort qui vient de s’abattre sur cette compatriote. Gouverner n’est pas communiquer, gouverner c’est prévoir. On est en train de tuer notre école et ses principaux acteurs à petit feu. C’est comme un plan bien huilé qui serait en train d’être tranquillement exécuté" s’indigne Marc One Essangui de la Société civile gabonaise.

En dépit de tous les problèmes non encore résolus qui gangrènent ce secteur, le ministre de l’Education nationale Patrick Mouguiama Daouda souhaite recruter 704 enseignants vacataires afin de couvrir le déficit dans les lycées et collèges du pays.

LK.

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