Les premiers malades sont ceux qui sont testés et soignés médicalement, y compris les médicaments, et ceux qui les prennent en charge. Tout cela a un coût.

Parmi les seconds malades du Covid, il y a ceux qui souffrent socialement de cette pandémie. Inutile de faire un dessin ; les conditions de vie de plus de la moitié des gabonais se sont dégradées et le chômage et la pauvreté se sont accentués.

Il y a enfin la situation des entreprises et notamment des PME et tous les petits opérateurs du secteur informel qui, quoi qu’on fasse, ne retrouveront jamais leur santé financière davantage la Covid. L’État lui-même ne recouvrira sa fiscalité des années Covid que très difficilement.

En bref, le coût de la Covid pour un gabonais est très élevé, et mieux que de calculer les chiffres, il suffit de totaliser les aides et prêts reçus par le Gabon, de le diviser par le nombre d’habitants, puis de comparer ce chiffre à celui d’autres pays pour savoir à quel niveau se situe le Gabon dans les dépenses de la riposte contre la Covid.

Aussi, si sur le plan sanitaire, beaucoup se réjouissent du succès et de la place occupée par notre pays dans cette lutte, ce qu’ils ne disent pas, c’est le montant que cela a coûté par personne physique ou morale, et de mesurer l’efficience en comparaison d’autres pays.

De ce calcul, sortiront des conclusions qui risquent de mettre en cause toute la stratégie du gouvernement contre la riposte contre la Covid.
Affaire à suivre.

PETIT-LAMBERT OVONO
ÉVALUATEUR CERTIFIÉ DES POLITIQUES PUBLIQUES, PRÉSIDENT DE SOGEVAL