AFFAIRE PROPHÈTE NDZOMA " Notre génération a davantage besoin de prophètes dans les sciences dures et technologies !"

4 septembre 20220
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Je sais que nous vivons dans une société où nous détestons nous cultiver et ce, depuis que les "likes" et le buzz ont remplacé la raison.

Pour ceux que cela intéresse, rappelons que nous vivons dans une République laïque qui consacre la séparation entre la Religion (L’Église) et l’Etat.

Ce ne sont donc pas les principes religieux qui dictent la conduite des pouvoirs publics. Puisque certains pensent qu’il est interdit qu’un individu, fût-il prophète ou Messie, soit interpellé par ces pouvoirs publics.

Comme je le rappelais sur la dernière publication de mon frère Geoffroy Foumboula Libeka : "la laïcité et la liberté d’exercer sa religion ne signifient pas que les pouvoirs publics n’ont plus un droit de regard sur ce qui se passe dans les lieux de culte. Il suffit de lire l’article premier de la Constitution, alinéa 2, qui garantit la liberté de culte, (...) sous réserve du respect de l’ordre public".

Or, c’est précisément le ministère de l’Intérieur qui est garant de cet ordre public. Raison pour laquelle le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice, compétents pour s’autosaisir, ont interpellé ledit Prophète Emmanuel Ndzoma Officiel.

À ce stade, la garde à vue ne signifie pas qu’il est condamné. Il jouit toujours de sa présomption d’innocence. L’interrogatoire qu’il subit permet simplement aux pouvoirs publics de vérifier si les actes posés (introduire par "miracle" un fœtus de 3 mois dans le ventre d’une femme) sont constitutifs d’un trouble à l’ordre public.

C’est donc au terme de cette garde à vue que les pouvoirs publics ( le procureur ?) se prononceront. Ce sont eux, en fonction des informations recueillies, qui sauront, au besoin, qualifier l’infraction, le délit ou le crime. Autrement, toutes les spéculations sur la toile (sorcellerie, escroquerie, magie...) n’engagent pour l’instant que leurs auteurs.

Pour ma part, il ne fait aucun doute qu’il y a eu trouble à l’ordre public. Cependant, je serais favorable à un simple rappel à la loi à l’endroit dudit prophète. C’est-à-dire, un simple avertissement pour ne plus recommencer.

Au-delà de cette affaire, chacun est libre de vivre sa foi, même au milieu des croyances les plus absurdes. Il faut de tout pour faire un monde, dit-on.

Toutefois, j’invite les esprits curieux et critiques à relire Auguste Comte et sa Loi des 3 états. Il nous décrit les trois stades relatifs à l’évolution des connaissances dans une société :

- L’état théologique ou fictif :

Celui dans lequel tous les phénomènes s’expliquent par le surnaturel. A la limite, la pensée rationnelle y est quasiment exclue.

- L’état métaphysique ou abstrait :

Ici, les éléments surnaturels sont simplement remplacés par des concepts abstraits. Une sorte de masturbation intellectuelle sans réelle expérimentation.

- Enfin, l’état positiviste ou scientifique :

Celui-ci a recours aux sciences positives, à l’expérience et à la vérification, pour comprendre et s’expliquer les phénomènes qui nous entourent. C’est celui dans lequel baigne tout esprit critique comme le mien.

J’ai été nourri par l’éducation chrétienne. Baptisé, communié et confirmé que je suis, j’ai appris à faire la part des choses avec l’âge et mon parcours académique.

On ne peut pas vouloir développer notre pays en restant cloisonné dans l’état théologique. Il faut un équilibre. Faire usage du libre arbitre et du bon sens quand c’est nécessaire, en ayant recours aux connaissances scientifiques disponibles.

Aussi, notre génération doit apprendre à différencier la Religion de la Spiritualité. On peut ne pas pratiquer de religion mais on ne saurait ne pas être spirituel. Le souffle de vie et son mystère en sont la plus grande manifestation. Pas besoin d’un prophète pour le savoir.

Par contre, les Religions participent à l’équilibre social grâce aux valeurs positives qu’elles enseignent. C’est en cela que je reste attaché à mes valeurs chrétiennes que je retrouve dans ma culture spirituelle du Mvett.

Notre génération doit davantage s’armer de sciences. Notamment, les sciences dures.

C’est ce défi que nous lance la réforme de notre système éducatif où nous avons trop de diplômés dans les sciences humaines. Ce qui concourt à subir un chômage moyen de 6 ans (Source ANBG) avant de trouver un emploi ou une occupation professionnelle stable.

Or, ce sont les sciences dures et technologiques qui développent un pays. Ce sont elles qui assurent son indépendance réelle en matière d’alimentation ( nous importons encore pour plus de 300 milliards de FCFA de biens et de consommables), d’exploitation et de transformation des matières premières (pétrole, bois, manganèse, or... sous contrôle étranger dans notre pays après 62 ans d’une soi-disant indépendance), d’armement (C’est la base militaire française du Camp de Gaulle qui assure ce volet au Gabon) et de progrès technologique (vide total).

Aucun pays au monde ne respectera les Africains, et les Gabonais en particulier, parce que nous n’aurons eu que des politicards et des prophètes n’excellant que dans la prestidigitation.

Changeons de logiciel. WhatsApp ou Facebook par exemple est la création d’un jeune scientifique américain. Regardons comment nous en dépendons... Éternels consommateurs que nous sommes. Mark Zuckerberg est aussi un prophète... Mais un prophète des sciences.

Ayons nos Mark Zuckerberg... Soyons des Êtres spirituels. Notre continent s’en portera mieux.

Désolé d’avoir été aussi long. Vu que nous n’aimons plus lire...


Étienne Francky Meba Ondo
Dit Meboon Môôn Meba Ondo

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