RACKET/LAMBARÉNÉ : Les ordres du Commandant Ngoyabi défiés ?

29 mars 20210
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Qui a cru un seul instant que les ordres du Commandant en Chef des Forces de police nationale devraient être respectés à la lettre ? Le caractère insoumis de certains agents des forces de l’ordre semble se dévoiler à l’intérieur du pays. À Lambaréné, chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué, le racket des taxis continue malgré l’appel du Commandant Nestor Ngoyabi, invitant les contrôleurs routiers à bannir cette pratique qui "salit" le nom des forces de l’ordre du pays. À ciel ouvert, et face au regard de nombreux Chefs de corps de Sécurité et autorités de la ville du Grand Blanc, des agents ne cessent d’opérer cette pratique.

En ces temps difficiles compte tenu de la Covid-19, les chauffeurs de taxi de la ville de Lambaréné, capitale provinciale du Moyen-Ogooué, disent être victimes d’exaction. Ces derniers dénoncent les "abus" orchestrés par certains agents des forces de police de la ville qui ne cessent de les « racketter ». Chaque jour, entre 12 et 17 heures, uniquement dans le deuxième arrondissement, « la collecte de la tontine » se pratique à différents endroits et par différents corps.

Certains, soit de la police, munis de leurs sifflets et d’un taxi de type Toyota Corolla ou d’un véhicule personnel « qu’ils scellent dans un coin », pratiquent le racket « comme bon leur semble, parfois sans plots de signalisation annonçant un contrôle à l’approche ». Ces agents de police se déploient quelquefois en différentes équipes pour effectuer le racket au même moment. Ils se positionnent soit à quelques mètres après le Pont d’Isaac, soit à proximité de l’ancienne mairie du deuxième arrondissement (lieu-dit Mairie Brulée), ou au quartier dit La-Paillotte.

D’autres, soit de la gendarmerie, avec une équipe mixte (hommes/femmes), munis d’une fourgonnette colorée bleu-pure inscrite « gendarmerie nationale ». Ceux-ci opèrent le racket de façon spéciale : entre 15 et 17 heures, une équipe débarque avant le lieu-dit « Mairie Brulée ». Des gendarmes portent leur gilet orangé et vert-ciel, puis installent leur check-point et se lancent dans leur pratique. Policiers et gendarmes n’arrêtent que taxis et clandos, ou tous autres véhicules « ayant pour chauffeur un blanc » ...moyen pour ces fonctionnaires en uniforme de "soudoyer des débrouillards".

À quoi devrait-t-on s’y attendre ?

Le mode opératoire décrit par les chauffeurs de taxis est le même : les fonctionnaires arrêtent le véhicule en prétextant une infraction et en évoquant la possibilité de confiscation du permis de conduire et « des papiers de la voiture ». Pour satisfaire la soif, le taximan doit « donner le coca aux racketteurs », «  coca  » qui se paie auprès d’un agent de police jouant le rôle de comptable, assis dans son aise.

Pourtant, dans toutes les structures des forces de défense du pays, la note de service du Commandant en Chef des Forces de Police Nationale y figure « noir sur blanc ». Celle-ci énonce bien évidemment que « les contrôles routiers sont interdits jusqu’à nouvel ordre  ». Sans crainte ni doute d’enfreindre à la loi ou aux ordres du Commandant Nestor Ngoyabi, ces agents, fonctionnaires de leur état, continuent dans le racket et les contrôles intempestifs au mépris de l’interdiction et le spectre des sanctions conformément aux dispositions disciplinaires et statutaires en vigueur.

Le phénomène du ”racket” ne cesse de prendre une telle ampleur « uniquement dans le deuxième arrondissement » de la ville de Lambaréné au point où certains chauffeurs conduiraient sans papiers et d’autres surchargeraient leurs véhicules, sans avoir peur d’enfreindre à la loi « après qu’ils aient soudoyer les agents racketteurs de police ». Il est tout de même important pour ces derniers de se s’informer grandement sur la mention de la note de service indiquant que « tout policier pris en flagrant délit de contrôle, sera immédiatement présenté devant un conseil extraordinaire qui statuera de sa révocation  », a prévenu le Commandant Ngoyabi.

INOE

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