L’Ogooué pollué par des opérateurs économiques

17 septembre 20140
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Depuis 2009, le Bas-Ogooué est un site classé par la Convention RAMSAR ou Convention sur les zones humides. Ceci est due à la conséquence logique de sa richesse en diversité biologique. La présence de nombreux lacs et de certains types de végétations est liée à celle de certains animaux auxquels elle sert de source alimentaire, de refuge et d’ habitat confère en effet au Bas-Ogooué un caractère unique. Cependant, les ces mêmes espèces, telles que le lamantin, l’hippopotame, l’éléphants, les antilopes liées à l’eau comme le sitatunga ou le chevrotain aquatique, les primates, carpes et les nombreuses espèces d’oiseaux et de poissons, etc., sont perturbées par les menaces de l’exploitation forestière et la pollution des eaux.

C’est le cas à Lambaréné, où des opérateurs économiques contribuent à la dégradation de l’environnement. Sur la rive opposée du marché Isaac, à seulement une centaine de mètres de l’Ogooué, une scierie entasse des bois usés et un tuyau provenant d’une usine de traitement de la SEEG déverse de l’huile. L’huile versée s’est répandue un peu partout et forme maintenant un petit étang à proximité du fleuve. Un véritable danger pour les populations, car tout ceci se passe à proximité du fleuve d’où la SEEG puise l’eau qui est redistribuée aux consommateurs. La scierie jointe à la SEEG semble clairement complice puisqu’elle recouvre régulièrement les lacs d’huile déversée par SEEG de terre et de sable, ceci afin de cacher la pollution.

Selon le témoignage de certains habitants de la ville, ce site est aussi devenu le centre d’une activité illicite, de bateaux suspects y accostent régulièrement et nombreux sont ceux qui disent qu’il s’y passe du trafic de viande de brousse et même aussi d’ivoire, les criminels utilisant le bois scié qui se trouve sur place pour couvrir leurs prises illégales.

La situation sur les lacs de Lambarene n’est pas plus réjouissante, sachant que des sociétés forestières peu respectueuses de l’environnement exploitent intensivement et sans respecter le code forestier ou de l’environnement. Ainsi, leur économat est presque vide voire inexistant et le braconnage par leurs travailleurs ou leurs complices est favorisé ouvertement. Pourtant, chaque société est censée mettre à disposition de ses travailleurs des conditions de travail et d’alimentation décentes tout en favorisant un développement qui soit durable et donc respectueux de l’environnement. Les huiles usagées non plus ne sont pas gérées rationnellement et légalement par ces sociétés.

Ce site RAMSAR semble donc bien loin de bénéficier de la gestion durable qu’il mérite, ce qui peut avoir de graves répercussions notamment sur les populations qui vivent de la pêche. L’écotourisme pourrait aussi être développé dans cette zone proche de Libreville et dont le potentiel est évident.

On constate que malgré les efforts du gouvernement pour la préservation de l’environnement, il existe des opérateurs économiques qui mettent à mal les ambitions du chef de l’état qui a fait de l’environnement une de ses priorités. Des rappels à l’ordre mais aussi des sanctions devront êtres infligés à ceux qui commettent de telles infractions.

Carl FANGA

GN/14

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