L’impunité d’un baron de l’ivoire ?

29 septembre 20140
Partager

Le dimanche 11 août 2013, un baron de l’ivoire avait été arrêté par la Police Judiciaire à Franceville, au Gabon. Il s’agit de Messimo Rodrigue, alias « Obama », célèbre trafiquant d’ivoire déjà arrêté deux fois mais jamais condamné sévèrement. Il avait purgé une peine de six mois mais n’a toujours pas été condamné. Pourtant, en tant que (multi)-récidiviste, cette peine peut être portée au double prévu par le code forestier, soit un total d’une année.

En janvier 2013, « Obama » avait déjà été arrêté par l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN). Suite à une faible décision de justice donnée par le tribunal de Makokou, l’ANPN a fait appel de la décision et la Cour d’Appel a condamné « Obama »,ordonné la confiscation du véhicule saisi au profit de l’Etat et le paiement des dommages et intérêts de 6.000.000 Fcfa.

Il avait été décrit dans le magasine « Gabon » de l’été 2013 : « Messimo Rodrigue est un malfrat d’une quarantaine d’années qui peut tirer des ficelles même derrière les barreaux d’une cellule de Makokou. En fait, c’est un magouilleur qui se fait passer pour un homme d’affaires. Ses méthodes sont financières et il ne manque pas d’éloquence ».

En août 2013, il avait ensuite été arrêté à nouveau avec trois complices qui détenaient 10 défenses d’ivoire, pour un poids total de 93 kg. Un de ses acheteurs habituels, HAMADOU Djamad alias Abib, avait été arrêté mais relaxé par la parquet. Quelques mois plus tard, le même Abib est de nouveau arrêté, cette fois en flagrant avec 50 kg d’ivoire qu’il essayait de faire passer par l’aéroport de Franceville. Dans ce cas aussi, un procès est attendu. Mais cela permettra-t-il de démanteler tout le réseau actif dans une grande partie du pays et au-delà ? Plusieurs tonnes d’ivoire gabonais ont en effet été saisies depuis une année au Togo, Bénin et jusqu’à Honk-Kong.

Rappelons que, comme précisé dans le Code Forestier, la chasse, la capture, la détention, le transport et la commercialisation des espèces intégralement protégées (dont l’éléphant) sont interdits et que les infractions vis-à-vis de ces espèces sont punies de 3 à 6 mois de prison avec des amendes allant de 100 000 à 10 millions de francs. En cas de récidive, ces peines sont doublées. Ceci demeure toutefois très faible au regard des sommes en jeu. Au Congo et Cameroun par exemple, la peine maximale est respectivement de 5 et 3 ans !

Carl FANGA

GN/14

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire