BRACONNAGE : Africa-TWIX ou la mailing liste au service de la protection de la faune et la flore

8 juin 20170
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Libreville accueille depuis le 7 juin un atelier national d’échange et de formation du projet Africa-TWIX sur la lutte contre la criminalité faunique et le trafic illicite des produits forestiers. Ce projet est un outil internet développé pour faciliter l’échange d’informations et la coopération entre les autorités en charge de l’application de la loi dans 5 pays que sont le Cameroun, le Congo, la RCA, le Gabon et la RDC.

Plusieurs partenaires à la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles ont pris part à la cérémonie d’ouverture de cet atelier qui vise à développer la coopération sous régionale pour réduire au maximum ce trafic illicite. Dans son propos circonstanciel, le Directeur régional du Réseau de Surveillance du Commerce de la Faune et de la Flore Sauvages (TRAFFIC) a signifié que « l’objectif général d’Africa-TWIX (Africa-Trade-in Wildlife Information eXchange) est de faciliter l’échange d’information et la coopération entre les agences responsables de l’application de la loi dans les pays visés.

Au niveau national, en ce qui concerne le Gabon, il s’agit de gagner ce pari d’une redynamisation et une meilleure coordination entre les diverses administrations impliquées (Douane, Police, Gendarmerie, OIPC, Interpol, ANPN, Ministère en charge des Eaux et Forêts, Police des Frontières et de l’air, Justice, tout au moins dans l’échange d’information et la collaboration) ». Selon une étude publiée en août 2016 dans une revue scientifique, « en Afrique, près de 100 000 éléphants ont été tués pour leur ivoire en l’espace de trois ans entre 2010 et 2013.

En Afrique centrale, 62% des éléphants de forêts auraient été tués pour leur ivoire entre 2002 et 2011. Ce trafique braconnage alimente un trafic mondial d’ivoire, dont les premiers pays consommateurs sont la Chine et la Thaïlande », a-t-il indiqué. Le kilogramme d’ivoire qui coûtait 0,5 $US dans les années 1970, varie entre 1000 et 4000 $US/Kg. Et avec la hausse des prix de l’ivoire sur le marché, ce commerce devient un risque à oser et les aptitudes et réseaux des contrevenants sont de plus en plus sophistiqués. Face à ce conflit d’intérêt, les administrations de contrôle et de surveillance ne suffisent plus pour endiguer cette criminalité. Pour cette raison, Athanase Thanga Oyougou, Secrétaire général du Ministère de l’Economie forestière, de la Pêche et de l’Environnement, chargé de la Protection et de la Gestion des Ecosystèmes a soutenu que « la problématique du commerce international illégal de la faune demeure, et elle est due en partie à la faiblesse de communication et d’échange d’informations entre les pays d’Afrique centrale sur les mouvements des personnes et des biens, en particulier les produits de la faune, à leurs points d’entrée et de sortie ».

La mise en œuvre d’Africa-TWIX comme plateforme d’échange facilitera la coopération nationale, sous régionale et régionale. Pour Marthe Mapangou, Directeur du bureau WWF-Gabon « L’urgence de la question n’est plus à démontrer, il y a vraiment péril en la demeure. Certaines espèces emblématiques dans le bassin du Congo comme l’éléphant sont menacées d’extinction. C’est pourquoi je voudrais reconnaitre les efforts du Gouvernement et ses partenaires qui ont permis de développer des bases de données et mettre à la disposition des acteurs et décideurs clés, l’information utile et nécessaire dans ce combat que nous menons contre les trafic multiformes que nous menons des ressources naturelles ».

Dorian ONDO

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