Plongé dans un long silence depuis deux ans, Radio Campus poursuit sa léthargie. Frappé par la foudre lors d’une forte averse, son émetteur n’a plus jamais redémarré. L’absence de cet organe de presse des ondes ne semble émouvoir personne. Certes, son siège est resté indemne, son personnel continue de se rendre à son poste au quotidien mais la radio reste muette tant que la panne ne sera pas réparée.

« Le centre de radiodiffusion universitaire dénommé Radio Campus a été créé durant la rentrée académique 2004-2005. Implantée au sein de l’université Omar Bongo, elle est un don du président Omar Bongo à l’institution universitaire. Sa création avait pour ambition de pallier le déficit d’informations observé dans les grandes écoles et universités gabonaises », affirme Marcy Delsione Ovoundaga, docteur en sciences de l’information et de la communication. Puisque ladite station ne joue plus son rôle au sein de la communauté estudiantine, il est difficile de soutenir que la volonté du défunt président a été respectée.

Déjà, durant sa décennie d’existence, les étudiants disent ne pas avoir réellement trouvé leur compte dans les différents programmes qui animaient sa fréquence, 106FM : « je pense que cette radio est plus une plateforme de promotion et de vulgarisation des événements musicaux qu’intellectuels voire universitaires », estime un étudiant, « C’est justement ça le problème de radio Campus, les sujets sont choisis de manière à ce que les vrais débats universitaires ne s’effectuent pas. L’étudiant ne peut pas se manifester ou dire de vive voix ce qu’il pense… », a dit un autre étudiant, alors qu’un troisième lie le problème à la politique : « Radio Campus n’a jamais été une plateforme de débats pour la communauté universitaire parce qu’une forte politisation paralyse ce milieu ».

Malgré ces remarques, la radio avait connu un franc succès auprès des jeunes auditeurs, durant quelques années. Ses programmes, pour la plupart musicaux et ludiques étaient animés par des étudiants qui avaient su captiver l’attention de leurs auditeurs, au point de rivaliser les stations radio tenues par des professionnels.

GMN