(Gabonews) : Alors que tout allait bien au Lycée Joseph Ambouroué Avaro, le 23 octobre, les élèves sont surpris de la sortie du proviseur Pierre Onanga. Le chef de cet établissement décide de saisir les téléphones portables des apprenants puis se produit une scène horrible. En priorité, ce sont les élèves garçons qui ont été victimes de la colère du proviseur. Les filles seraient sur le fil du harcèlement sexuel. ‘’Ailleurs, Pierre Onanga serait poursuivi pour destruction de biens d’autrui’’ s’avance Christian P. S’il a eu des problèmes avec son épouse qu’il ne transporte pas ça ici, fustige Grâce, une élève très remontée. Le climat est tendu.

Sur les visages des élèves impuissants, le traumatisme psychologique est perceptible. ‘’Alors quel genre d’éducateur, est-il pour nos enfants’’ s’interroge une dame. Guy Joël Rezendjani dont l’un des enfants a été victime de cette casse est catégorique que le proviseur rembourse les appareils et soit affecté ailleurs, c’est-à-dire en milieu carcéral. La vidéo filmée par un élève dudit lycée a vite filé sur la toile, les commentaires frisaient la vulgarité à la lecture des propos. Les enseignants accros aux réseaux sociaux qui ont tenté d’apporter une compréhension à l’acte posé par le proviseur ont reçu leurs qualificatifs parfois au bas de la ceinture.

Un seul vœu pour ces élèves : le départ du proviseur du LJAA. Certains apprenants affirment qu’il a gardé d’autres téléphones. ‘’Seigneur, Dieu, écoute les cris de tes enfants’’ supplie une victime. L’acte divise les parents et les observateurs. ‘’Nous, parents, devrions aussi éduquer nos enfants sur l’utilisation du téléphone à l’école’’ rappelle Jean Paul, un parent d’élève. Moi, j’ai vu la vidéo, j’ai été choquée, confie P. Ompouma. Le chef du lycée avait pris le soin de faire acheter un marteau pour la circonstance. Plus de 600 téléphones d’élèves cassés. Si l’on faisait le calcul, ce serait une somme de 6.000.000 FCFA.

D’autres condamnent cette scène d’horreur, parlant d’abus d’autorité. Le comportement autour du téléphone est quelquefois blâmable chez bien des élèves. ‘’En plein cours, on entend des téléphones sonner’’ témoigne Cynthia, une enseignante. "Il y a des élèves qui regardent des films pornographiques, ils se draguent par messagerie en classe durant les cours’’ dénonce un autre enseignant. Souvent, des parents offrent les téléphones à leurs enfants allant en classe pour garder le contact. Avec le nouveau système de participation aux différents examens les inscriptions se passent en ligne.

Le 27 octobre dernier, les parents d’élèves ont tenu une assemblée générale pour renouveler le bureau de l’Association des parents d’élèves et, ils se sont penchés sur la situation de destruction de téléphones portables. ‘’Je l’ai fait pour le bien de nos enfants qui ne suivent plus les cours’’ a justifié Pierre Onanga. Nous voulons leur réussite, a-t-il expliqué.

Cette justification a failli virer vers l’injure entre adultes. Certains parents auraient voulu qu’il confisque les appareils. ‘’Monsieur le proviseur, montrez-nous l’article de votre règlement intérieur qui prévoit la destruction du matériel des élèves’’ a invité un membre de l’assemblée. Pierre Onanga a exhorté les parents à sensibiliser leurs rejetons sur le comportement au sein de l’établissement et dans la société. La pilule est difficile à avaler parce que certains n’ont pas hésité de que le proviseur leur disposait une leçon de savoir-vivre. Cette répression est complexe à comprendre, le proviseur promet de poursuivre la chasse aux téléphones des élèves inscrits au Lycée Joseph Ambouroué Avaro.

DKT