L’Enseignement privé protestant et les double nominations de la discorde

10 novembre 20220
Partager

Le secteur de l’enseignement confessionnel protestant serait-il en proie à un malaise latent ? Deux mois depuis la rentrée des classes pour le compte de l’année scolaire 2022-2023, l’Eglise Evangélique du Gabon affirmerait son opposition à l’égard des nominations issues du Conseils des ministres du 1er septembre 2022.

Un malaise est donc né au sein du secteur de l’enseignement de l’Eglise Évangélique du Gabon. Il dure déjà et risque de perdurer. De nos investigations, il y aurait une décision interne à l’Eglise Évangélique du Gabon, rendue publique lors des assises de la commission scolaire des 26 et 27 août dernier "qui désigne certaines personnes aux fonctions de responsabilité dans cet ordre d’enseignement, et en face un décret du Président de la République portant mesures individuelles au profit d’autres agents de l’Etat, régulièrement en service dans cette administration scolaire, nommés lors du Conseil des Ministres du 1er septembre 2022".

Dans cet univers, l’atmosphère est, sans conteste, devenue de plus en plus délétère. Ces nominations du 1er septembre 2022 n’ont cessé dès lors, d’alimenter les débats entre agents, parents d’élèves et les autres partenaires sociaux. Une structure syndicale du secteur éducation," la Fessena", pour ne pas la citer, a d’ailleurs fermement condamné l’attitude de l’église de Baraka lors de sa rentrée syndicale.

Le malaise persiste et chacun tire la corde de son côté. De l’un, ceux consacrés en Conseil des ministres et de l’autre, ceux nommés par l’Eglise. Une des sources d’information fait observer que "ce sont des personnes nommées par l’église qui occupent et excercent les fonctions de gestion et d’administration de cette organisation scolaire, et gèrent l’ensemble de ses établissements au détriment des promus en Conseil des Ministres".

Qui finalement, au regard de ce qui précède, des agents nommés en Conseil des ministre ou ceux nommés par l’Eglise devraient occuper les bureaux, poser et conduire les actes administratifs et de gestion de cet ordre d’enseignement ? La question ne vaut-elle pas son pesant d’or ? Quelle est la valeur et le pouvoir des décisions rendues en Conseil des ministres ?

"Comment expliquer que deux mois depuis la rentrée des classes pour le compte de l’année scolaire 2022-2023, l’EEG exprimerait une fin de non recevoir et s’opposerait farouchement à l’égard des nominations issues du Conseils des ministres du 1er septembre 2023 ?" se questionne cette même source.

Visiblement, fait-on observer, on est là face à "une situation de défiance au pouvoir des plus hautes autorités du pays, un bras de fer que les nouveaux responsables de l’Eglise Évangélique imposent à l’Etat". Sans précédant, cette situation inédite, si elle venait à perdurer, serait-elle sans dommages tant pour l’Etat que pour l’église évangélique du Gabon ?

Du Directeur général de l’enseignement privé protestant aux directeurs d’écoles primaires en passant par les chefs et autres responsables administratifs et pédagogiques des établissements secondaires relevant de cet ordre d’enseignement sur l’étendue du territoire, la réalité est la même.

La tutelle ministerielle, en charge de l’éducation, devrait-elle vivre cet imbroglio en spectateur ? Ne devrait-elle pas, en tant qu’autorité technique, prendre une décision qui mette terme à cette confusion ? Et que penser du décret en souffrance ? Ne devrait-il pas simplement s’appliquer en l’absence d’un décret rectificatif ? De la résolution de cette situation dépend la sérénité psychologique et morale des apprenants et leurs enseignants. De fait, les élèves et leurs parents espèrent qu’un remède sera trouvé face à ce malaise qui semble durer et risquerait de perdurer.

MATSOMBI

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire