ENSEIGNEMENT SECONDAIRE/Vers la privatisation du CES public Bâ Oumar ?

23 mars 20180
Partager

Une récente note du président de l’Association des parents d’élèves (APE) de l’établissement exige aux apprenants de verser la somme de cinq (5) milles francs CFA, au risque d’une exclusion définitive des cours de mathématiques et de science physique.

L’affaire pourrait réveiller la colère de ces jeunes élèves appartenant à une génération qui ne tarde pas à décrier ce qui apparaît injuste à ses yeux. Des surveillants du Collège d’Enseignement Secondaire Bâ Oumar leur ont récemment distribué une note adressée aux parents. Ces derniers doivent désormais payer la somme de 5.000 FCFA chaque année pour que leur (s) enfant (s) puissent suivre le cours de mathématiques et de science physique. « Jusqu’à ce jour, votre contribution est toujours attendue. Le bureau a le regret de vous annoncer qu’à partir du 9 avril 2018, si vous ne vous êtes pas acquittés de vos contributions, votre enfant se verra exclu desdits cours  », précise le message sans signature, ni date ; mais juste marqué à la fin : «  Le président ».

Sur deux (2) milles élèves, le montant recueilli devrait s’élever à dix (10) millions de FCFA, uniquement pour payer le transport des enseignants vacataires. Vu qu’il ne reste que trois mois de cours, plusieurs élèves considèrent cette mesure comme une arnaque et refusent de verser cet argent, surtout qu’ils affirment ne pas être certains de l’existence d’une association de parents d’élèves dans leur école. Ces jeunes avaient tout de suite déchiré le document d’avertissement.

Rencontrée dans son bureau, Mme Flore Mamita Mototo, la Principale du collège, a confirmé que cette cotisation avait été fixée le 10 février dernier lors d’une assemblée de l’APE. L’argent servirait à assurer le transport des enseignants vacataires engagés par ladite association. Certains parents, surpris par cette mesure prise par d’autres parents, doutent que le Ministère de l’éducation nationale soit informé de ladite démarche et surtout que l’APE soit habilité à prononcer l’exclusion d’un élève : « C’est quel pays où c’est une association qui verse de l’argent aux enseignants pour dispenser des cours à une catégorie d’enfants dans un établissement public ? » a décrié M. Mambana dont les deux filles y sont inscrites.

Interrogée sur la menace d’exclusion planant sur les élèves dont les parents n’auront pas versé la somme exigée, la patronne de l’école a rectifié en affirmant que les enfants ne seront pas exclus mais les enseignants vacataires pourraient être retirés des salles. Lesdits enseignants ne sont pas issus de l’Ecole normale supérieur, le seul établissement du pays chargé de la formation des enseignants : « ils ont des licences ou des maîtrises en maths ou en physique », a confié la Responsable. Dans le pays, des jeunes étudiants se débrouillant bien dans ces disciplines donnent des cours de soutien à domicile aux élèves en difficulté. Le CES Bâ Oumar semble être l’une des rares écoles faisant recours à cette solution pour remédier au déficit d’enseignants.

Il y a quelques jours, Ali Bongo Ondimba traitait les écoles publiques du Gabon de véritables « porcheries  ». Le président gabonais dénonçait les conditions dans lesquelles les enfants apprennent et invitait le ministère de tutelle à faire des efforts pour améliorer les conditions d’apprentissage. Le ministre de l’Education nationale mettra peut-être le manque d’enseignants au Collège d’enseignement secondaire Bâ Oumar parmi ses priorités pour éviter un éventuel pugilat entre parents, élèves et enseignants.

GMN

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire