U.O.B : Le retour des affrontements

18 décembre 20140
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Les étudiants sont entrés dans une nouvelle grève dont l’issue semble bien loin. Ils exigent la relaxation de leurs condisciples emprisonnés

La journée de mercredi à particulièrement été chaude à l’université Omar Bongo. Etudiants et gendarmes se sont une nouvelle fois violemment affrontés. Jets de pierres, tirs de gaz lacrymogène, injures, poursuite, la scène a été très animée. Depuis la semaine dernière, une certaine tension règne au sein de l’institution. Le report du procès de deux étudiants emprisonnés depuis plusieurs mois serait la principale source de cette tension. Les étudiants veulent la libération de leurs condisciples ainsi que la réintégration de plusieurs autres étudiants qui auraient abusivement été exclus de l’académie.

Ce mouvement d’humeur vient de mettre un terme au calme qui régnait au sein du campus depuis la reprise des cours. Mais son fonctionnement avait déjà été ralenti durant quelques jours par une grève des enseignants qui exigeaient l’harmonisation de la prime d’incitation à la performance. Durant près d’une semaine, les cours avaient été gelés.
Pour cette année encore, le rêve d’une année académique “normale’’ s’est dissipé dans ces affrontements. Depuis 1994, c’est-à-dire 20 ans, l’université Omar Bongo n’a plus connu une seule année sans disfonctionnement. En 2002, ces violences aboutirent à une année blanche. La grève apparait aujourd’hui comme une tradition, un événement inscrit dans le calendrier académique.

Ces multiples mouvements d’humeur ont pour corollaire la fuite des cerveaux et des capitaux. Aujourd’hui, après le bac, nombre de bacheliers refusent l’option UOB. Les jeunes issus du lycée, pour la plupart, préfèrent que leurs parents aillent dépenser beaucoup d’argent dans des écoles privées que de les inscrire à l’université. Conscients de ce fait, certains entrepreneurs se sont vite investis dans la construction des écoles supérieures au coût très élevé. Le phénomène des écoles supérieures est grandissant. Aussi, pour les bacheliers issus des familles financièrement très stables, l’option des grandes écoles à l’étranger est vite choisie. Ceux qui se retrouvent à l’université Omar Bongo sont majoritairement issus des familles à revenu précaire. La bourse qu’ils perçoivent et qui devrait leur servir de soutien aux études assume, tant bien que mal, leurs besoins extra-académiques.
Après l’épisode de ce mercredi, il est possible que d’autres affrontements aient lieu tant que les étudiants ne seront pas satisfaits. En poste à l’U.O.B depuis près d’un an, les gendarmes tentent toujours de ramener la sérénité.

Georges-maixent Ntoutoume

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