CONASYSED/L’indignation contre l’enlèvement et torture du Pr Mathurin Ovono Ebé du Snec

5 juillet 20210
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Suite au énième enlèvement suivi des tortures multiformes dont a été victime dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 juin 2021, M. OVONO EBE Mathurin, président de la section SNEC-UOB, la CONASYSED ne saurait en rester indifférente.

Cet enlèvement qui a un lien avec l’exercice de ses activités syndicales dont la grève du SNEC, constitue une violation des droits syndicaux qui sont des Droits de l’Homme, à savoir :

• La convention n° 98 de l’O.I.T concernant l’application des principes du droit de négociation collective, qui dispose en son article 1 : « 1- les travailleurs doivent bénéficier d’’une protection adéquate contre tous actes de discrimination tendant à porter atteinte à la liberté syndicale en matière d’emploi.

2- une telle protection doit notamment s’appliquer en ce qui concerne les actes ayant pour but de :
a) subordonner l’emploi d’un travailleur à la condition qu’il ne s’affilie pas à un syndicat ou cesse de faire partie d’un syndicat,
b) congédier un travailleur ou lui porter préjudice par tous autres moyens en raison de son affiliation syndicale ou de sa participation à des activités syndicales en dehors des heures de travail ou, avec le consentement de l’employeur, durant les heures de travail. » ;

- La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 en ses articles :
*4 : « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. » ;
*5 : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. ».

Par la même occasion, les conventions 87,135,151 de l’O.I.T ainsi que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ont été également violés.

L’O.I.T et ses organes de contrôle ont signalé à maintes reprises le lien essentiel entre les droits syndicaux des organisations d’employeurs et de travailleurs et les libertés civiles : Pour qu’elles fonctionnent normalement, ces organisations doivent être en mesure de mener leurs activités dans un climat de liberté et de sécurité. Ainsi, le droit syndical, même s’il est reconnu par la loi, n’existe pas en pratique dans les cas suivants :

lorsque l’Etat arrête et emprisonne arbitrairement des dirigeants syndicaux ;
• lorsque les biens d’organisations sont confisqués sans décision judiciaire ;
• lorsque des particuliers peuvent en toute impunité menacer physiquement des syndicalistes.

La protection que doit assurer l’Etat contre ce type de menaces, en ce qui concerne la liberté syndicale, constitue un droit de l’homme dont on peut exiger le respect par l’intermédiaire de l’O.I.T.

Les principes de la liberté syndicale obligent l’Etat à respecter des droits syndicaux, entre autres celui de mener les activités syndicales de base. Les arrestations ou les détentions arbitraires, les menaces physiques, les agressions ou les « les disparitions » constituent des atteintes à l’exercice de ces droits.

Lorsque des dirigeants syndicaux, des syndicalistes de base ou des personnes sur le point de fonder un syndicat sont arrêtés :
* Les garanties et procédures prévues par la loi doivent être respectées : les syndicalistes doivent être représentés en justice ;
* Ils ne peuvent être arrêtés ou détenus pour avoir exercé des activités syndicales licites ;
* Leur inculpation pour un délit de droit commun ne saurait servir de prétexte pour interdire l’association.

Au regard de tout ce qui précède, le SNEC et la CONASYSED étant tous, membres affiliés de la Confédération Syndicale Dynamique Unitaire, et au nom de la solidarité syndicale, la CONASYSED condamne vigoureusement, cet énième enlèvement dont a été victime M. OVONO EBE Mathurin et apporte son soutien à ce dernier.

La CONASYSED met également en garde les commanditaires et les auteurs de cet enlèvement.

Pour terminer, la CONASYSED demande au gouvernement gabonais de diligenter une enquête judiciaire aux fins de mettre hors d’état de nuire, les commanditaires et les auteurs de tels actes ignobles et répréhensibles.

Fait à Libreville, le 03 juillet 2021.
Pour la CONASYSED et par ordre,
Le Délégué National Administratif Adjoint,
Joël NZIENGUI

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