PEINTURE : Quand l’art nourrit et préserve la dignité de l’homme

16 juin 20180
Partager

L’art nourrit-il son homme ? C’est la question que plusieurs personnes se posent et fait souvent débat. Les avis restent partagés. Doris Moukouna expose ses tableaux à l’Institut français du Gabon(IFG) à Libreville. Ses tableaux lui permettent d’être autonome, de préserver sa dignité d’homme et de gagner honnêtement du pain à la sueur de son front.

Il a choisi de peindre les tableaux de toutes les couleurs. Doris Moukouna, d’origine congolaise(RDC), vit au Gabon depuis de nombreuses années déjà. Ses œuvres, dit-il, lui permettent d’être autonome. Il affirme gagner dignement sa vie grâce à ses tableaux. Son amour pour l’art vient de son jeune âge. Son entourage en a pour beaucoup. Son père notamment. Il peint la nature avec sa diversité. « La nature est magnifique. Elle est magique. Elle nous offre une richesse inimaginable. C’est pourquoi je la reproduis dans mes tableaux. Les animaux sont aussi mes sources d’inspiration. Il n’y a qu’à voir les couleurs du Zèbre. Dieu fait des merveilles. C’est grâce à Lui que je peins. Je reproduis ce qu’il a créé. C’est Lui le Grand Architecte de ce monde. C’est Lui le Grand Peintre de cette belle œuvre picturale nature. J’adore la nature » confessera-t-il.

Considérant que Dieu est Amour, Doris Moukouna dit exercer son activité avec passion. La prière est au centre de ce qu’il fait. « Je peins aussi l’Amour. Je veux que les uns et les autres s’aiment. Que cessent les guerres en Afrique. Je suis meurtri quand je vois nos frères s’entretuer, se déchirer. Il faut que nos dirigeants arrêtent ce qu’ils font. Notre continent est un continent de Solidarité, d’Amour, de Partage, de Dignité, d’Entraide…Il faut que notre Afrique cultive davantage ces vertus. Je suis pour la Paix !  » dit-il, partagé entre joie et tristesse.

Doris Moukouna est un artiste peintre amoureux. Passionné de la nature, il l’est aussi pour les êtres humains. Comme Léopold Sédar Senghor dans son poème « Femme noire  », extrait de Chants d’Ombre (1945), Moukouna peint la femme noire de toutes les couleurs. Le poète, lui, magnifie la femme noire avec les mots. « Femme nue, femme noire. Vêtue de ta couleur qui est vie ; de ta forme qui est beauté !... Fruit mûr à la chair ferme…Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau  » poétise l’immortel et académicien (grammairien). C’est dans cette optique que l’artiste peintre promeut également la femme noire par les couleurs.

L’artiste-peintre dit être fier de ce qu’il gagne. Il conseille d’ailleurs à ses jeunes frères gabonais à aimer cette activité ou bien d’autres. « Avoir quelque chose à faire, permet de préserver sa dignité d’homme. Il n’y a pas de sots métiers. Seulement des sottes gens existes. Je suis fier de ce que je fais. Je reçois plusieurs visiteurs qui aiment, apprécient et achètent mes tableaux. Je vis bien de mon art » finit-il par avouer, avec un sourire de satisfaction.

L’activité de Doris Moukouna devrait inspirer beaucoup de jeunes gabonais. Il les appelle d’ailleurs à oser. Car pour lui, les échecs n’existent pas. Il y a qu’on apprend de ces échecs pour aller de l’avant.

Martial TSONGA MBICKA

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire