Certes, les clivages hérités des vieilles coutumes africaines persistent encore dans plusieurs régions, mais la femme Africaine semble plus que jamais décidée à se libérer des traditions gênantes pour montrer qu’elle aussi, peut jouer un rôle dans la progression de l’Afrique et du Monde. Le Festival Tazama de Brazzaville, consacré exclusivement aux films dont des dames ont contribué, est une preuve flagrante de la voie que la gente féminine du continent a décidé de se frayer. Le public venu assister à la soirée d’ouverture du Festival du Film de Femmes Africaines a été captivé, durant près de 2 heures, par "L’œil du Cyclone",en présence de Maimouna Ndiaye, l’actrice principale de cette œuvre dramatique qui expose avec beaucoup de subtilité, le problème des enfants soldats et le profit de la main noire des gouvernants dans certains conflits ou crises qui endeuillent des familles.

En levée de rideau, une troupe de danse et Sanzy, une jeune artiste interprète venue du Cameroun, ont arraché des salves d’applaudissement dans la salle. Pourtant, la soirée a débuté avec un peu de timidité, à cause d’un public qui arrivait à compte goutte. L’entrée en scène du gabonais Serge Abessole, l’homme du Festival, a complètement
enchanté les spectateurs pris entre la présentation du programme et l’humour de ce Maitre de Cérémonie.

Entre deux animations sur les planches de l’Institut Français du Congo, le discours de Claudia Haidara Yoka, a lui aussi retenu l’attention des invités. Pour la directrice du Festival, le leadership féminin peut participer au développement du continent en choisissant de poser des actes au bénéfice du plus grand nombre. C’est ce processus qui permettrait à la femme Africaine de parvenir au pouvoir. La lutte contre le cancer en Afrique est le principal objectif de Tazama, qui signifie voir en Swahili.

Pour cette troisième édition, une conférence sur les femmes leaders est prévue. L’événement sera animé par la fille de Malcolm X, un ancien leader noir américain. Ainsi, Tazama n’est pas une simple rencontre de personnes VIP ou l’ont diffuse des films, mais c’est surtout un lieu d’échanges, de partages et de conscientisation. Tout comme L’œil du Cyclone, les œuvres qui seront diffusés tout au long du Festival, traitent chacune d’un problème particulier présent sur le continent africain.

S’étendant jusqu’au 12 janvier en cours, le programme du Festival a prévu une conférence de presse pour chaque film. Ce jeudi après-midi débutera la diffusion des œuvres en compétition, parmi lesquelles figure le film "Sans famille" de la gabonaise Pauline Mvélé.

Georges Maixent Ntoutoume