‘’Le livre gabonais coûte cher’’

8 novembre 20140
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’’Didiiii, 2011 aux éditions Doxa’’ et ’’Porc-épic, un bon poisson, paru en 2013 à Edilivre’’ sont les œuvres de l’auteur-écrivain, Erneste Nziengui, enseignant de français au lycée André Raponda Walker de Port-Gentil, qui reconnaît la cherté du livre gabonais, dans un entretien qu’il a accordé à notre correspondant en marge de la célébration de la journée internationale de l’écrivain africain.

Quelle est l’importance de l’écrivain dans la culture ?
Il faut d’abord voir l’écrivain comme un être qui vit dans la société. Et, lorsqu’on parle de société, on jette un œil sur la culture. L’écrivain en premier écrit ; il s’inspire généralement de cette société dans quelle il existe. Il y a des écrivains qui valorisent effectivement leurs cultures. C’était le combat de ‘’la Négritude’’ devant l’emprise des occidentaux. C’est ce que fait Okoumba-Nkoghé dans ‘’la Mouche et la glu’’, également Divassa Nyama dans ‘’le Bruit de l’héritage’’. Le même chemin est emprunté par Ntsira Ntoutoume dans l’épopée du Mvet. Donc, l’écrivain a une importance capitale dans non seulement la conservation de la culture, mais aussi la divulgation de cette culture dans nos sociétés où la culture n’est pas assez valorisée. C’est un peu ça le rôle de l’écrivain.

Devant les vicissitudes de la société, quelle est la position de l’écrivain ?

La position de l’écrivain est présente. Il se positionne par rapport aux vicissitudes de la société actuelle. Nous sommes dans un pays où Honorine Ngou (écrivaine gabonaise), parlait du degré zéro de la lecture. Nous avons des écrivains qui expriment les faits de la société. Narcisse Menié fait mention de la prostitution qui noircit certains pays du Continent devant la précarité. Dans ‘’les Matitis’’, l’auteur met en évidence les questions sociales à Libreville à travers certains quartiers. L’écrivain a une responsabilité face aux misères vécues par les populations. Il suffit de lire les œuvres gabonaises pour s’en rendre compte.

La communauté internationale célèbre chaque 7 novembre l’écrivain africain, un regard sur cette journée pour auteur gabonais ?
On parle de la journée écrivain africain, cette consécration n’est pas divulguée. Le cas du Gabon, les médias n’en parlent pas, juste quelques rares cas. Comme si l’écrivain était relégué au second rang. On met en évidence d’autres écrivains que des nationaux. Nous avons, pourtant, des écrivains qui ont eu des meilleurs prix de la littérature noire : Jean Divassa Nyama et Bessora, mais cela passe sous silence. C’est vrai, une journée, mais on remarque qu’il n’y a pas d’activités. C’est une déception.

L’accès aux livres gabonais ?

Je ne peux pas dire que le livre n’est pas à portée du public. Il coûte cher surtout par rapport aux maisons d’édition, les œuvres sont à des prix élevés. Paradoxalement, les livres venus d’ailleurs sont plus accessibles au Gabon. A l’intérieur du pays, c’est plus compliqué.

Propos recueillis par Danny Kouélé Tolé

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