2ième édition du Festival de Masuku : le parvis de Saint-Hilaire accueille les cinéphiles

16 août 20140
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La cathédrale Saint-Hilaire de Franceville a accueilli vendredi, jour de l’Assomption, la caravane du Festival de Masuku. Pour la troisième soirée, trois films ont été présentés au public composé essentiellement d’enfants.

C’est sous le regard bienveillant de Saint Hilaire que l’équipe du Festival de Masuku a déposé son projecteur et sa sonorisation. Pendant deux heures et demi, en ce soir de l’Assomption de Marie, les cinéphiles, notamment des enfants habitant les environs, ont pu explorer la vie à travers des histoires d’Afrique et les regards de trois réalisateurs africains.

Les films du jour 3

Le premier film auquel ont eu droit les cinéphiles est « Siggil ». C’est l’histoire d’un homme retraité qui a renoncé à faire des boulots épuisants pour corps et qui a fini par trouver un « job qui paye bien » chez une européenne. Mission : prendre soin de la chienne de celle-ci, Agathe. Le vieux Lamine doit promener Agathe, lui donner à manger au cours du périple quotidien et l’emmener régulièrement pour son bain. Ce n’est pas difficile comme travail, mais c’est humiliant. Lorsqu’un jour Lamine s’endort subitement et qu’il se réveille quelques minutes après pour constater qu’Agathe n’est plus là, il traverse la ville, les regards, les conseils, les insultes, les humiliations et il finit par la retrouver à la décharge publique alors qu’elle avait été bellement pouponnée le matin même, il décide de mettre fin à ce travail si facile qui lui cause tant d’ennuis au point de lui prendre de sa dignité. Ce film de El Hadji Dieng qui dure 20’ amène l’acteur dans une décharge publique. Et c’est là le véritable intérêt pour le Festival de Masuku puisqu’on découvre un milieu sale et pollué qui « offre toutes les commodités nécessaires à la vie » au point où personne les déchets ne sont plus un problème pour personne.

Le deuxième film est un documentaire de 44’ produit par la France et le Gabon. « A la recherche des origines, 2 milliards d’années d’histoire » , d’Abdelkader El Albani, revient avec le recul scientifique nécessaire sur les découvertes en 2012 dans le bassin francevillien de « plus de 250 fossiles en excellent état de conservation » qui apportent la preuve que des organismes pluricellulaires ont bel et bien existé il y a 2,1 milliards d’années, remettant en cause les découvertes sur les origines faites jusqu’à lors puisque pour la communauté scientifique la vie multicellulaire n’était pas possible au-delà de 600 millions d’années. Le Gabon est devenu soudain une curiosité scientifique. Serait-il « le berceau de l’humanité » ? Une belle aventure qui rappelle la nécessité de conserver la nature et l’environnement, car tout milieu et tout être vivant est susceptible d’apporter des réponses à des questions essentielles que la communauté scientifique se posent, souvent depuis des décennies voir des siècles.

« Gabes, Labess : Tout va bien » (46’) d’Habib Ayeb, un réalisateur tunisien, est le témoignage de la destruction de l’environnement et de l’Homme par la pollution générée par un complexe industriel construit. L’histoire est celle de la seule oasis côtière du monde, l’oasis de Gabès, sur la côte méditerranéenne de la Tunisie, qui mesurait 1250 hectares avant la construction au début des années 1970, et qui est passée du statut de « Paradis du monde » à celui de catastrophe économique, écologique et sociale tunisienne. La preuve que l’industrialisation au profit de l’économie d’un pays n’est pas toujours fait pour le bien des populations. Aujourd’hui, cette oasis qui a une superficie de 650 hectares aujourd’hui et qui a bercé et nourri des milliers de familles pendant des millénaires est entrain de mourir en même temps qu’elle les tue car les produits chimiques circulent désormais naturellement dans les airs, l’eau et la terre. Un cri d’alarme qui rappelle tant de transformation provoquée par l’industrialisation, comme à Bakoumba, Mounana et même Moanda.

Au bout de la nuit, la caravane du festival a donné rendez-vous aux cinéphiles ce samedi soir, toujours sur le parvis de la cathédrale Saint-Hilaire de Franceville.

Sampérode MBA

GN/14

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