"La terre nous nourrit en même temps qu’elle nous procure des revenus" dixit Jean Claude Mboumba Bigoundou

5 mai 20200
Partager

La problématique sur l’agriculture est au cœur des débats et reste toujours d’actualité au Gabon. Jean Claude Mboumba Bigoundou, retraité de la Fonction Publique fait de l’activité agricole et piscicole un moyen pour lui d’être autonome financièrement.

1. Présentez-vous-en quelques mots

Je m’appelle Jean Claude Mboumba Bigoundou . Je suis retraité de la Fonction Publique depuis début 2015. Je vis entre Libreville et Kougouleu où j’exerce des métiers de la terre depuis 2007 après une formation à l’IGAD.

2. D’où vous est venue cette idée et en quoi consiste votre activité ?

Mon activité consiste à produire des cultures vivrières et fruitières, notamment le manioc, la banane, le macabo, les agrumes comme le citron, l’orange, le pamplemousse, ainsi que le safou et j’en passe. Je fais également dans la production des œufs, du poisson tels que le tilapia et le silure.
L’agriculture pour moi est une passion parce que issu moi-même d’un milieu paysan. J’ai été élevé par ma mère qui a perdu son mari dans ma tendre enfance et qui s’est occupé de moi grâce aux produits de la terre. Devenu adulte, et malgré mon statut de fonctionnaire, j’ai toujours pratiqué l’agriculture. Bien sûr les techniques culturales ont évolué, ainsi que les itinéraires.

3. Pourquoi Coopapi ?

Puisque à côté de l’agriculture dans son sens restreint, nous faisons aussi l’élevage des poules pondeuses et du poisson, nous avons fondé COOPAPI, Coopérative Agricole, Avicole et Piscicole. Une coopérative créée par un papi.

4. Pensez-vous que ce soit un domaine d’activité à développer dans notre pays ?

Tous les pays dits développés aujourd’hui ont commencé par asseoir d’abord leur agriculture c’est-à-dire assurer leur autosuffisance alimentaire. Notre pays a une pluviométrie qui nous permet de produire l’essentiel de nos consommations. Plutôt que d’importer à coups de centaines de milliards de francs des aliments dont nous ignorons l’itinéraire de production, retournons à notre terre qui ne ment pas. A COOPAPI, nous pratiquons une agriculture bio. Pas de pesticides et les engrais sont organiques.

5. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au quotidien ?

Les difficultés sont nombreuses et variées. Nous pouvons parler de la pénibilité du travail, notre agriculture étant non mécanisée. Il y a la difficulté à transporter nos récoltes du fait du délabrement de toutes nos routes, et principalement la RN1. La pauvreté des populations qui n’ont pas de choix que de consommer des produits importés de moindre coût mais de mauvaise qualité nutritionnelle.

6. Avez-vous reçu des dons du projet GRAINE depuis le début de votre activité ?

A propos de dons, je voudrais remercier chaleureusement Jean René Nzamba Mombo qui, à travers le projet GRAINE, nous a fait bénéficier d’un important lot de matériel composé d’un tricycle motorisé, de pelles, râteaux, houes, pioches, pulvérisateurs, masques et brouette.
Ce qui réduira un tant soit peu la pénibilité de notre activité. De telles initiatives devraient être perpétuées. L’État devra un jour subventionner un peu plus le secteur. C’est à ce prix que l’agriculture gabonaise va se développer.

7.Votre mot de fin

Comme mot de fin, je lance un vibrant appel aux jeunes gabonais des deux sexes afin qu’ils s’intéressent aux activités agricoles. La terre nous nourrit en même temps qu’elle nous procure des revenus.
Merci à Gabonews pour l’interview que vous avez bien voulu m’accorder.

Propos recueillis par Liriane M’boumba

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire